Pottermania, la comédie musicale belge
Snitch a eu la chance de pouvoir assister à la comédie musicale belge « PotterMania » et nous livre ses impressions.
Depuis plusieurs mois, j’attendais avec impatience de découvrir la parodie musicale Potter Mania, imaginée et mise en scène par François Marotta et interprétée par une vingtaine de comédiens. Je me suis donc aventurée à Mons, jolie ville belge dans laquelle ce spectacle est né, après neuf mois de préparation. Le résultat de ce long travail créatif était présenté au public durant trois jours.
Dès mon arrivée, je découvre une salle de spectacle confortable et agréable mais surtout, pleine à craquer. Accueillie par les célèbres notes de « Hedwig’s theme », je suis rapidement plongée dans l’ambiance magique de Poudlard. Le spectacle se veut être une parodie à la fois théâtrale et musicale de l’histoire d’Harry Potter et plus particulièrement des quatre premiers tomes de la saga. La chronologie de l’histoire est assez bien respectée, malgré certains inévitables raccourcis et petits écarts que les fans les plus pointilleux percevront sûrement, mais que la plupart comprendront.
Les fans de la comédie musicale de la Team Starkid A Very Potter Musical seront sans aucun doute comblés, et retrouveront dans Potter mania la même forme et le même esprit parodique, même s’il existe des différences. Potter Mania se veut par exemple plus fidèle à la chronologie de l’histoire de J.K Rowling. Néanmoins, François Marotta confie que la comédie musicale des Starkids l’a inspirée pour faire naître son projet et pour certains éléments de son spectacle tant il l’a appréciée.
A l’image des films de Disney, les scènes sont rythmées par différentes chansons. Celles-ci sont un des points fort du projet puisqu’elles utilisent des airs connus de la chanson française, anglaise mais également de musique de films et notamment certains airs de Disney. Les paroles sont bien entendu modifiées pour correspondre à l’univers potterien et à la chronologie de l’histoire.
Bien que certains comédiens soient plus doués en chant que d’autres, ces intermèdes musicaux sont une réelle valeur ajoutée de cette mise en scène tant par le rythme qu’ils lui octroient que par la démonstration du talent et de la passion musicale du metteur en scène qui a lui-même écrit les chansons. Les mises en scènes chorégraphiques sont simples mais efficaces. Les plans musicaux reprenant l’ensemble des comédiens nous rappellent les célèbres shows de Broadway et ajoutent du souffle et du relief non seulement aux chansons mais également au spectacle dans son ensemble.
Les décors de PotterMania sont minimalistes et prouvent incontestablement l’influence de l’improvisation théâtrale dans la mise en place du spectacle. En effet, la majorité des comédiens et le metteur en scène sont des improvisateurs dans la vie de tous les jours. Dans l’improvisation théâtrale, aucun décor ou presque n’est présent sur la scène, laissant aux acteurs le soin de créer un univers, un lieu, pouvant servir à jouer tout et n’importe quoi, selon l’imagination des acteurs et du public.
François Marotta confirme l’influence de cet art du théâtre : “L’impro m’a appris qu’à partir de rien, tu peux créer un spectacle rien qu’en suscitant l’imaginaire des gens. Lorsque tu regardes le spectacle, il y a très peu de décor, voire pas du tout. La majorité des lieux doit être imaginée par les gens.” L’univers est donc largement implicite, ce qui exige parfois pour le spectateur une bonne connaissance de l’œuvre (ou au minimum des films) pour saisir toutes les allusions et traits d’humours.
Comment parler d’un spectacle sans parler des comédiens ? Sur ce projet, une vingtaine de jeunes acteurs se partagent les rôles. Il arrive parfois qu’une personne incarne plusieurs personnages de la saga. En tant que fan de l’univers d’Harry Potter, on prend énormément de plaisir à chaque nouvelle apparition. Nous nous surprenons de l’effet que nous procure la découverte des personnages adaptés, comme lorsque nous sommes curieux de voir l’adaptation cinématographique d’une œuvre qui nous est chère.
Le jeu est d’un bon niveau et chaque comédien offre une interprétation intéressante, drôle et même parfois attachante des personnages que nous connaissons. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour certains personnages, tels que McGonagall (interprétée par Sara Daliri qui démontre un talent impressionnant, tant au niveau théâtrale que lyrique), ou encore Rogue, Dobby et ceux du trio principal. Tous les acteurs manifestent un goût certain pour la scène. On ressent vraiment leur complicité et la passion d’Harry Potter qui sont à l’origine du projet.
Ce spectacle parodique et musical nous offre donc le plaisir de replonger dans l’histoire et l’univers d’Harry Potter grâce à une adaptation francophone dans le style de la comédie musicale. Un projet certes amateur, mais très réussi et très drôle. Si vous n’avez pas eu la chance de vous rendre à une des trois représentations, n’hésitez pas à aimer la page Facebook du projet ou à suivre leur twitter pour quelques photos des coulisses ! C’est réellement avec beaucoup d’enthousiasme que j’irai revoir cette production !