Une Ogresse s’en réfère à Harry Potter
Les moldus sont beaucoup moins renfermés que nous, sorciers, aux sujets de leurs problèmes de société. Cependant, parfois, certains sujets sont trop sensibles que pour être traités sans métaphores ou allusions à la fiction.
Dans la pièce Ogresse, écrite et mise en scène par Philippe Blasband [[Auteur ou co-auteur de « Une Liaison pornographique », « Irina Palm », « Quartier Lointain », « Les émotifs anonymes », entre autres]], Marie Avril incarne une meurtrière qui décide d’expliquer ses actes au public. Nous ne vous en parlerions pas, cependant, si elle n’avait pas un lien tout particulier avec l’histoire du Survivant à laquelle elle se rapporte régulièrement. Elle ancre ainsi ses actes dans la fiction populaire plus que dans la réalité.
Vous êtes sceptiques ? Un petit sortilège de legilimencie vous révèlera pourtant que l’histoire du sorcier à lunettes est bien présente comme l’une des clé permettant d’accéder à la psyché de cette Ogresse.
L’intuition, c’est un phénomène… Erratique, oui, erratique. Pour Harry, c’est la même chose : il ne sait jamais à quel moment il va communiquer avec Voldemort. C’est une intuition qu’il ne maîtrise pas, tout comme moi je ne maîtrise pas la mienne. Un des nombreux points communs entre lui et moi, et quand je lis ses aventures, c’est un peu ma vie que je
lis, mais en négatif, avec d’autres couleurs, les couleurs inverses, comme les photos Polaroids – vous vous rappelez, quand on était enfant ? Des couleurs à rebours, sur cette partie souple qu’on arrachait, et la peau des gens, par
exemple, elle y était verte, ou violette – je ne sais plus, verte ou violette ? Et quand je lis, et que je relis, parce que je relis parfois des passages – quand je lis et relis les aventures d’Harry Potter, je vois ces verts, ces violets, les
yeux avec la pupille blanche, et le reste noir. Je m’y reconnais. En négatif. C’est pour ça que j’ai attendu, pour me suicider. Je voulais savoir comment ça finissait, Harry Potter. Maintenant, j’ai lu « Les reliques de la mort ». Je
suis prête. Je peux mourir. Et savoir ça, savoir que je peux, enfin, m’en aller, ça me calme. Une certaine sérénité. Une certaine joie, même. Avant, jamais je n’aurais pu vous parler, comme ça, à l’aise, de tout ça.
Une courte vidéo de présentation vous permettra également de découvrir l’humour noir qui teinte cette pièce.
Si cette pièce nous apprend une chose, a priori, c’est que l’impact culturel de la saga Harry Potter est loin d’être minime. Les thèmes que les romans abordent, tels que l’amitié, la position de victime ou de héros ou la relation à la mort, sont bien ancrés dans l’actualité moldue, au point qu’ils informent significativement la manière d’aborder certains sujets de société.
Vous pouvez réserver sur le site de La Manufacture des Abbesses sur lequel vous trouverez également une présentation de la pièce, de l’auteur, de l’actrice et une note d’intention enrichissante.
La pièce du 10 octobre au 1er décembre 2012, du mercredi au samedi à 19h, à La Manufacture des Abbesses : 7 rue Véron, 75018 Paris – 01 42 33 42 03. 24€ la place, 13€ pour les étudiants, chômeurs et plus de 65 ans.
Merci à la Compagnie des Plateaux Tournants.