Compte rendu de l’Ultime projection au Grand Rex
Le dimanche 6 Novembre a vu la dernière projection officielle dans un cinéma d’un film Harry Potter… Et même de deux films, puisqu’il s’agissait de l’intégralité des Reliques de la Mort – Partie 1 et 2 avec une pause d’une demi-heure entre les deux opus. Après sondage, il avait été décidé que la projection serait en 2D et VOSTFR.
Galette, membre du forum, y était, de même d’autres membres de la Gazette ; elle nous a fourni un compte rendu de son expérience. Quelques messages envoyés par d’autres fans de Harry Potter nous sont arrivés sur twitter et vous pourrez les retrouver en fin d’article.
« 13h30. J’arrive devant le Grand Rex, je suis souvent passée devant l’endroit mais n’y suis jamais entrée. Un petit groupe patiente devant un écriteau Harry Potter. C’est vrai, je suis arrivée un peu tôt, après tout, la séance ne débute qu’à 14h30 et on sait tous qu’on ne verra pas le film avant, au moins, 14h45… Je décide donc de faire une petite ballade du quartier et tourne à l’angle du cinéma. Où m’attend la vraie queue. J’envoie un texto désespéré à l’amie qui doit m’accompagner. Elle a un peu trop a foi en l’humanité lorsqu’elle me répond : « J’arriverai à l’heure, c’est-à-dire à 14h20. ». Soit.
Je longe la centaine de personne et me retrouve en bout de queue, à patienter seule près d’un magasin d’électronique fermé. Devant moi, un groupe de trois jeunes filles qui ricanent en fumant leurs clopes : « Non mais regarde, y’en a qui sont déguisés ! Pfff ! L’autre elle a même une baguette. Regarde, regarde, y z’ont des écharpes ! », puis qui reprennent une conversation discrète et passionnante sur leurs troubles intimes.
En effet, certains sont venus déguisés, on croise des tas d’écharpes Gryffondor et beaucoup de cravates Serpentard. Un petit groupe de demoiselles a peint les couleurs des Quatre Maisons sur leurs visages. Très vite, certains se rejoignent, se saluent, beaucoup semblent se connaître. Derrière, un jeune homme paraît ne pas bien connaître l’univers, il hésite sur les noms, se demande ce qu’il fait là. Et moi, j’écoute, je n’ai que ça à faire en patientant, et j’aime ce que je vois : des fans purs et durs qui, c’est certain, se sont déjà retrouvés à plusieurs conventions, des amateurs, des curieux, des qui sont là pour faire plaisir à quelqu’un. Des qui cherchent la file pour Tintin en se demandant bien ce qui se passe et ce qui peut bien attirer autant de monde.
Malgré sa longueur, la file avance vite, quelques vingt minutes ont passé avant que je n’ouvre mon sac pour les procédures de sécurité –au cas où on essayerait de dissimuler une bombe ou un paquet de gaufrettes acheté au Franprix d’à côté. Là, un homme distribue des goodies. Un petit porte-clé en forme de baguette, celle de Harry, si je ne dis pas de bêtise. Assez cheap, je dois l’avouer mais qui possède une puissance d’éclairage vraiment impressionnante (la led mourra sans doute dans un triste clignotement dans deux semaines…).
Je monte les escaliers, à vrai dire, je ne sais pas où me diriger, je ne connais pas l’endroit, je suis le garçon au sweat Serpentard, prends, comme lui, la porte deux et me retrouve dans la plus grande salle qu’il m’ait été donné de fréquenter. Les gradins sont immenses, on en aurait presque le vertige. Deux jeunes filles en uniforme de Serpentard accueillent les arrivants. « A la fin de la séance, on lève tous nos baguettes et on crie « Méfaits accomplis ! », d’accord ? ». L’idée est marrante, le staff s’est donné un peu de mal pour marquer le coup, me dis-je en choisissant une place bien au centre de l’écran, bien que celui-ci soit tellement grand que n’importe quel emplacement vaut tous les cinémas que j’ai déjà pu visiter.
C’est en voyant lesdites filles se rassoir en compagnie d’autres jeunes surexcités et déguisés que je me rends compte qu’elles ne font pas partie de l’équipe du Grand Rex. Petite déception, on nous annonce la projection ULTIME de Harry Potter en France et rien pour marquer le coup ? Oui, il y a les baguettes mais bon, j’avais espéré un peu d’animation, quelques mots sur la saga, je ne sais pas, quelque chose qui nous ferait penser que c’est un jour particulier. Au lieu de ça, on nous laisse patienter avec de la musique d’ascenseur. Peut-être n’est-ce pas un jour particulier, au final…
A mes pieds, des ados de même pas quatorze ans parlent de leurs impressions sur les derniers films. « Ouais, mais moi je voyais trop Harry et Hermione ensemble quoi ! ». Ouch ! Je me concentre sur l’ouverture de l’emballage de ma baguette, ça me prend bien dix minutes durant lesquelles de plus en plus de monde s’installe. J’entends un couple, pas loin, plaisanter. « Laissez les meilleures places à ceux qui n’ont pas encore vu le film ! ». Ça existe, des gens qui n’ont pas encore vu Harry Potter… ?
Je patiente, toujours en solitaire. Outre la taille impressionnante de l’écran, la salle du Grand Rex est très jolie. Enfin, si on aime les décors kitsch de carton pâte, et comme j’ai des goûts douteux… Le plafond étoilé fait très Poudlard de seconde zone (seuls quelques points lumineux sur le bleu nuit, un problème d’éclairage ?). J’aime bien. Enfin, mon amie arrive et les lumières s’éteignent après une virgule sonore qui nous –me- fait sursauter. Acclamation du public, les petites baguettes s’allument et s’agitent dans tous les sens (ça compense le manque d’étoiles du plafond…). Le film commence.
Nous sommes à peu près mille dans la salle. A peu près autant de rires s’élèvent lors de la fameuse scène des sept Harry ou après les répliques de Ron. On applaudit les coups d’éclat, les gestes de bravoure –les destructions d’Horcruxes, les combats… Ah ! La fameuse réplique de Molly ! Durant les quatre heures trente du film (sans compter l’entracte), on sent une véritable communion entre tous : on réagit de la même manière aux mêmes endroits.
Pour ceux qui n’ont jamais vu le film, ça doit être une bonne expérience ! Pas de débordements, pas de fans hystériques qui hurlent en voyant certains acteurs (ceci dit, les applaudissement aux apparitions de Drago Malefoy en costume noir ou au regard que celui-ci et Harry se lancent lors de l’épilogue étaient plus qu’équivoques !), pas de bruits parasites (de mon côté, du moins). En bref, une bonne ambiance, qui, je pense, a dû contenter tout le monde, qu’on en soit à son premier ou à son dixième visionnage !
On ne dit rien quand l’image de Voldemort s’évapore, il y en a bien un ou deux qui a tenté de lancer les applaudissements mais ça n’a pas pris, on frappe doucement des mains devant nos trois héros avançant sur le pont dévasté. L’ambiance se fait plus calme sur l’épilogue. On agite les baguettes lumineuses en accompagnant le Poudlard Express sous les yeux émus des héros devenus grands (soit dit en passant, le grand écran rend mieux compte de beaucoup de détails, et particulièrement des prothèses grotesques destinées à vieillir les acteurs…). Quelques timides « Méfaits accomplis » résonnent, le mouvement n’a pas été très suivi, c’est dommage, c’était une bonne idée ! Puis les lumières se rallument.
Voilà, c’est fini. Certains commencent à partir mais, bien entendu, ce n’est pas totalement terminé. Comme à la fin d’un spectacle, on salue les artistes. Cris et exclamations joyeuses aux noms de J K Rowling, de David Yates et de tous les acteurs (un peu plus de réserve sur ceux dont on ne connaît pas bien le nom cependant). Je pars avant de voir défiler les noms des techniciens, dans la foule compacte qui se presse aux escaliers, piétinant la moquette rouge, sale, collante et parsemée de miettes de pop-corn et autres friandises. « Là, c’est vraiment terminé » me dit mon amie, avec un sourire. Il ne nous reste à présent que nos DVD (qu’il faut se dépêcher d’acheter d’ailleurs !).
Dans le métro, un type explique en détail le tome sept à une fille qui apparemment ne l’a pas lu. Ça prolonge un peu ma soirée. Je passe les trois quarts d’heure de mon trajet retour à penser que, vraiment, même si c’est la fin marketing, même si le phénomène s’essouffle, je suis heureuse de faire partie de cette communauté hétéroclite et, comme constaté, encore présente. En cherchant mes clés dans le noir, je tombe sur la baguette. Un sourire bêta aux lèvres, je le dirige vers la serrure et murmure « Alohomora ! » tout en l’allumant. Personne pour rire de ma plaisanterie. Mais je sais, je sens, qu’au moins un autre neuneu sur les centaines qui ont reçu cette baguette aurait fait comme moi.
Tout est bien. »
Pendant ce temps, le compte twitter de la Gazette recevait quelques messages de fans présents sur place ; il se pourrait que vous en reconnaissiez un…
mareva21
@GazetteSorcier en direct du grand rex ambiance de folie et mini baguette lumineuses gratuites ^^
Pruneau
@GazetteSorcier Au Rex, à la fin du film 1, tout le monde lève sa baguette quand Voldemort saisit celle de Dumbledore
mareva21
@GazetteSorcier 1ère partie terminée on en à eu plein les mirettes. Heureuse d’être en famille potterrienne 😀
Pruneau
@GazetteSorcier Harry Potter au Rex: à la louche, je dirais 800 spectateurs. Quelques sièges vides seulement.
Pikabow
@GazetteSorcier L’ultime projection au grand rex était grandiose. Tous les fans pleuraient, criaient et riaient en même temps. Inoubliable !
Merci à vous de nous avoir transmis vos ressentis, et un grand merci à tartine pour nous avoir fourni cette Galette… ou l’inverse.
MàJ : merci à Luna Lupin pour avoir dégoté la vidéo.