Interviews des enfants…
Chers sorciers,
nous vous proposons aujourd’hui la première partie d’un reportage sur le tournage du film… Voici la première partie: Les enfants- une traduction de Pruneau.
Première Partie : Les Enfants
Par Melissa Anelli
L’équipe du Chaudron Baveur
Avant de visiter Leavesden, on se dit que les jeunes acteurs de Harry Potter ne peuvent pas avoir une vie normale Ce ne sont pas des enfants « normaux » dans le sens « normal » du mot : ils ont des tuteurs à la place d’aller au collège, des séances de maquillage plutôt que des colles, et des premières de films au lieu d’une fête de l’école. Dans un seul sac de lettres de fans, il y a assez d’adoration pour guérir n’importe quelle crise pré-adolescente de « personne ne m’aime ». Mais Leavesden est loin de ressembler à Los Angeles, et les enfants (et adultes) qui y travaillent n’ont pas une vie de star (enfin, pas tout le temps). Le studio, situé à 45 minutes en voiture de Londres, est en fait un ancien hangar à avions, et semble être tombé du ciel pour remplir un vide entre « le milieu » et « nulle part « .
Traverser les grilles du studio revient à faire le tour d’un dépotoir Harry Potter : sur votre gauche, Privet Drive ; sur votre droite, des montagnes de Griffons en fonte et des rangées de têtes de serpent en pierre. C’est comme si les deux premiers films s’étaient déversés autour des bâtiments, ou comme si on se promenait dans le cerveau de J.K. Rowling, là où les intrigues abandonnées ou déjà utilisées gisent, prêtes à être recyclées en cas de besoin.
Est-il besoin de préciser que quand la camionnette est arrivée à l’entrée du studio, j’avais un mal de chien à ne pas avoir trop l’air d’une folle complète devant tous les journalistes pour des sites de cinéma avec qui je voyageais (qui plus est des gens tous plus cools les uns que les autres)? L’effort a été encore plus gros quand je suis descendue de la camionnette et qu’une des merveilleuses responsables de la publicité, une habituée de TLC, m’a saisi la main et s’est mise à hurler et à sautiller. « Vous êtes là, vous êtes LÀ ! », elle criait. « Vous allez entrer, vous allez ENTRER ! » J’ai arrêté de me retenir – on a sautillé et rigolé comme des malades pendant un moment, jusqu’à ce que quelqu’un avec un badge arrive et nous demande de faire moins de bruit, parce qu’il y avait des gens qui répétaient à l’intérieur.
On a arrêté de sautiller et de rigoler, mais l’enthousiasme de petite fille est resté. « Qui répétaient à l’intérieur » – vraiment ? Juste là, derrière le mur ? Le sourire n’a pas quitté mon visage de la journée.
Il s’avère que l’endroit où Harry Potter est tourné ressemble plus à un immense campement cinématographique qu’à un incubateur pour quelques-uns des films les plus chers et les plus populaires de l’histoire. Son emplacement lui confère un côté calme qui est tout à l’opposé de l’industrie du cinéma.
Dans une des parties les plus larges du studio, ce qui était autrefois le plateau de la Chambre des Secrets, se trouve la cabane de Hagrid. Le jour de la visite, ils tournaient une scène du troisième acte, dans laquelle Ron et Hermione se réconcilient sous la pression de Hagrid, et pendant laquelle les dernières scènes de Prisonnier d’Azkaban se préparent. L’immense cabane circulaire est surélevée, et entourée par une poignée de personnes, surtout des membres de l’équipe et des chaperons. Derrière, une petite troupe de lycéens attend en cas de besoin – ce sont les doublures des acteurs principaux.
Une petite cage dépasse de la cabane, dans laquelle se trouvent deux choses dignes d’intérêt : un groupe de chauve-souris qui volettent innocemment entre la cage et la cabane, et un petit homme mexicain penché sur un petit écran de télévision. La scène est simple et courte : Hagrid pousse Ron et Hermione à se serrer dans les bras, on retrouve Croûtard, un groupe de représentants du Ministère arrive à la cabane, et Hagrid, inquiet, met le Trio à la porte. Après une matinée passée à répéter, on commence à tourner, et au bout de quelques prises, Alfonso Cuaron prend une décision.
Le réalisateur se penche vers le côté grillagé de son poulailler et parle calmement à son assistant. « On va essayer sans l’étreinte », dit-il. « On n’aura peut-être pas assez de scènes sur la dispute pour que l’étreinte ait un sens. » Il fait la moue. « Pas de sexe dans ce film. » On dirait qu’Alfonso Cuaron est incapable de faire un commentaire sur Prisonnier d’Azkaban sans utiliser le mot « sexe », mais il suffit de l’entendre le prononcer pour comprendre que ce mot est inoffensif dans sa bouche. Il l’utilise comme une petite plaisanterie, un synonyme de puberté, de drames adolescents, d’hormones et de tous les symboles du passage à l’âge adulte qui font de Prisonnier d’Azkaban un roman d’initiation.
Alors la seule réaction quand il emploie ce mot sur le plateau, ce sont des recherches dans des papiers, une rature sur le script, et on refait la scène, sans ladite étreinte.
Cette attitude calme et sereine est de rigueur à Leavesden. Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint répètent cette scène aussi longtemps que la loi sur le travail des enfants l’autorise, puis sont remis à leurs nombreux chaperons. L’un de ces chaperons crie qu’ils ont besoin d’une pause ; un autre les laisse batifoler à côté du plateau.
Quand on regarde les enfants sur le plateau, leur normalité est claire comme de l’eau de roche. Cet endroit au milieu de nulle part est chaque jour le siège d’heures de tournage éprouvant et répétitif. Ce n’est pas un grand studio hollywoodien, c’est un garage décoré dans lequel ils travaillent beaucoup, et les trois acteurs principaux maîtrisent les lieux aussi bien que n’importe quel adolescent « normal » connaît les couloirs de son lycée.
Après une journée passée à visiter pour nous et à travailler pour eux, les trois jeunes acteurs de Harry Potter ont pris le temps de parler avec nous de Prisonnier d’Azkaban, d’Alfonso Cuaron, de l’école, des films, de musique, des livres et de bien, bien d’autres choses.
Ils étaient encore dans leurs costumes, sur leur terrain, à des kilomètres du stress des médias et des mois avant les premières, ce qui en a fait une des interviews les plus détendues et pleines de rires auxquelles j’ai jamais participé, ou que j’ai vu ces enfants donner.
TLC : J’ai une question pour Dan, tout de suite. C’est le troisième livre – clairement la première fois que Harry est très en colère, il a beaucoup de pensées de meurtres. Comment as-tu géré ça ?
Daniel Radcliffe : Je ne peux pas dire que j’ai jamais vraiment voulu tuer quelqu’un. Mais tout le monde se sent très en colère de temps à autre, je pense que tout le monde est confronté à ça. J’écoute beaucoup de musique, ce qui m’a aidé pour ça.
Rupert Grint : De la musique effrayante.
DR : Ouais, de la musique effrayante.
TLC : Comme quoi ?
DR : J’aime beaucoup de différents styles de guitare. Mais ce n’est pas pareil que des gens qui font carrément de véritables tentatives de meurtre. L’autre truc avec ce film, c’est qu’il n’est pas seulement très en colère, il doit aussi faire face à des choses vraiment, vraiment horribles. Il entend sa mère hurler juste avant d’être assassinée, on aurait du mal à imaginer pire, donc il m’a fallu beaucoup de préparation pour ça. À part ça, je ne crois pas qu’il y ait eu de préparation spécifique. Mon père a grandi en Irlande du Nord, il a grandi pendant tous les problèmes en Irlande. Et il y avait un homme qui habitait en face de chez lui qui a été tué par l’UDA. [NdT : l’Ulster Defence Association, Association de Défense de l’Irlande du Nord, un groupe paramilitaire violent qui cherche à maintenir l’Irlande du Nord (protestante) dans le Royaume-Uni. Ils sont opposés à l’IRA, qui demande la scission.] Et mon père, qui avait 8 ans à l’époque, a entendu la femme de cet homme hurler, de l’autre côté de la rue. Donc j’en ai longuement parlé avec mon père. Il m’a vraiment aidé, surtout pour toute l’histoire des Détraqueurs. Mis à part ça, j’écoute beaucoup de musiques différentes pour les différentes scènes.
Q :Vous pouvez nous parler des Détraqueurs, de comment ils vont être dans ce film, et de comment vous avez joué en face de ce qui sera un effet spécial ?
DR : On sait pas vraiment comment ils vont être.
Emma Watson : On a vu quelques images, c’est tout.
DR : J’ai vu quelques croquis sur le storyboard, mais on ne les a pas vus pour de vrai. Alfonso nous les a décrits très très précisément et ils ne vont pas être jolis jolis. Ils vont être vraiment horribles. Je trouve que c’est la chose qui fait le plus peur de tous les Harry Potter.
Q : C’était comment de travailler avec Alfonso Cuaron ?
EW : Ça a été génial, surtout pour quelqu’un comme moi qui n’avais jamais joué dans autre chose avant, c’était vraiment bien de voir quelque chose de différent, d’autres techniques, d’autres idées. Et on s’est bien amusés, ça a été génial.
Q : Quel genre d’idées, vous pouvez donner un ou deux exemples ?
EW : Je crois qu’il y a vraiment des différences de style entre les deux, je veux dire, j’ai seulement vu quelques extraits du troisième mais Alfonso a fait des choses extraordinaires sur les angles et les prises de vue, et le nouveau film est beaucoup plus fluide, et il y a – c’est juste vraiment différent. Surtout à cause du réalisateur, un réalisateur met beaucoup de lui-même dans ce qu’il fait et on peut vraiment voir la différence.
Q : J’ai entendu dire qu’il faisait ressortir votre côté adolescent.
RG : Ouais
EW : Ouais.
DR : Oh oui.
RG : Il est un peu différent, mais c’était vraiment triste quand Chris est parti. Mais ouais, il est vraiment bon, il est vraiment drôle et on s’entend vraiment bien.
DR : Les seuls extraits que j’ai vus –
EW : Dan est un vrai professionnel, il ne les regarde pas.
DR : C’est pas un problème de professionnalisme, c’est juste que je déteste me regarder. [Rires] Je n’ai pas vu de différence de style parce que je n’ai pas encore vu de longues séquences, donc officiellement je ne peux pas faire de commentaires, mais Chris avait toujours cette approche merveilleusement énergique, ce qui était très bien pour les deux premiers films et il a fait deux films fantastiques. Dans le troisième, Alfonso a une manière de faire avec beaucoup plus d’intensité émotionnelle retenue.
EW : Il veut qu’on mette beaucoup de nous-mêmes dans nos personnages. Il dit beaucoup, genre, comment est-ce que toi tu le ferais, comment est-ce que tu voudrais le faire, « Non, je ne vais pas te dire comment faire, il faut que ça vienne de toi, de ce que tu penses et de ta propre expérience personnelle. »
Q : Ça fait une grosse différence, par rapport à Chris ?
DR : Pas vraiment. Chris était beaucoup comme ça aussi, ils sont tous les deux comme ça. Mais je suis convaincu que comme c’est l’adaptation d’un livre, ce n’est pas le réalisateur qui décide quel genre de film ça va être, c’est le livre qui dicte le film qui doit être fait.
Q : Vous avez vu d’autres films d’Alfonso ?
DR : Ouais.
EW : Ouais. Une Petite Princesse. Je l’ai adoré, j’ai pleuré. En fait, je pleure tout le temps au cinéma, mais il était génial. J’ai vraiment, oh, j’ai adoré ce film.
DR : J’ai vu Une Petite Princesse, j’ai vu Y Tu Mama Tambien [Et… ta mère aussi] [beaucoup de rires nerveux]. À la base, quand on va travailler avec n’importe quel réalisateur, je pense que c’est important de savoir ce qu’il a fait avant. En ce moment, je me fais tous les films de Mike Newell [NdT : le futur réalisateur de Harry Potter et la Coupe de Feu, qui a aussi fait Quatre Mariages et un Enterrement]. J’ai vu Donnie Brasco avant-hier.
Q : Quelle a été la scène la plus intéressante à tourner, et la plus difficile ?
RG : Il y a eu beaucoup de bonnes scènes. Celle que j’aime bien, c’est celle où je me fais traîner, c’était vraiment bien, ce chien qui me traînait vers un arbre. C’est quand le chien me traîne jusque dans l’arbre et il fallait que j’aie un harnais sur ma jambe et je me faisais traîner par terre, c’était vraiment marrant. C’était assez difficile, parce que j’ai avalé beaucoup d’herbe.
DR : Et il fallait que tu fasses gaffe aux caméras aussi.
RG : Ah, ouais, c’est vrai.
EW : Il est rentré dans les caméras pas mal de fois.
RG : Une fois, j’ai donné un coup de pied à une caméra, ça a cassé l’objectif.
DR : Ce dont il faut se souvenir, c’est qu’il n’a pas blessé le cameraman !
DR : Pour moi, la scène la plus intéressante, c’était sans doute celle dans la Cabane Hurlante, vous savez, on est dans cette scène avec Gary Oldman [Sirius Black], Alan Rickman [Severus Rogue], Timothy Spall [Peter Pettigrow] et David Thewlis [Remus Lupin] tous en même temps, et c’est « Oh mon Dieu, c’est fantastique ! » Vous savez, on était là, entourés de quelques-uns des acteurs les plus extraordinaires, c’était sans doute ça le plus intéressant. Et la scène plus difficile – peut-être la même, parce que, évidemment, on fait tout le temps des efforts, mais encore plus quand on est avec Gary Oldman, David Thewlis, Alan Rickman et Timothy Spall, là on donne vraiment tout. Et puis aussi quand je me fais aspirer mon âme, c’était un peu plus dur que le reste.
EW : Pareil que Dan, j’ai trouvé que la Cabane Hurlante était difficile. Ça nous a pris longtemps. On a fait cette scène-là pendant –
DR : Quelque chose comme un mois ?
EW : Peut-être plus. C’est une scène tellement complexe, il se passe plein de choses, donc on n’arrêtait pas de faire des changements, ce qui était difficile, et c’est très intense. Enfin non, pas intense, mais –
DR : Après ça, on était épuisés –
EW : Ouais, on était épuisés.
DR : Et aussi, les murs ne tenaient pas droit, et ils grinçaient, donc on n’entendait pas bien ce que disaient les autres.
EW : Donc on devait parler deux fois plus fort.
TLC : L’an dernier, je vous avais demandé de prédire ce qui allait arriver à vos personnages. Maintenant que vous avez lu le cinquième tome, vous en pensez quoi ?
DR : Oh, moi, je n’ai pas changé d’avis. Mmhm.
EW : C’était quoi ta prédiction ?
DR : Oh, vous deux, c’est sûr, vous êtes fous amoureux l’un de l’autre. À vous !
[Rires. Emma, toute rouge, et Rupert ont l’air un peu gênés, donc quelqu’un pose une autre question.]
Q : Est-ce que vous avez fait la scène avec l’épouvantard, et si oui c’était comment ?
EW : On n’a pas eu à s’en occuper, si ?
DR : [à Rupert] Toi si, tu as eu droit à l’araignée.
RG : Ouais.
DR : Mais en fait, il n’y avait rien.
RG : Il y avait l’image d’une araignée.
Q : Vous portez beaucoup vos propres vêtements dans la deuxième moitié du film. Est-ce que ça vous a aidés à vous sentir vous-mêmes ?
DR : Clairement, l’histoire des deux premiers films nous obligeait à être en uniforme presque tout le temps, parce qu’une grande partie de l’intrigue se déroulait pendant les cours, alors que dans celui-ci, c’est plutôt en dehors des cours. Je suppose que ça nous a mis un petit peu plus à l’aise.
EW : Moi aussi, ça m’a aidé.
RG : [secoue la tête pour montrer son désaccord] Les habits de Ron, ce sont des pulls qui grattent beaucoup.
EW : En uniforme, tout le monde est habillé pareil, et je trouve ça bien parce que ça fait ressortir la personnalité des gens.
Q : Il y a beaucoup de nouveaux décors dans ce film. Est-ce que ça vous excite autant que les fans ?
DR : Absolument.
EW : Ouais, tout à fait.
DR : En fait, on en était au point où – il y avait plein de visiteurs, et ils venaient nous voir, et je disais « Qu’est-ce que vous avez vu » et ils répondaient « Oh, la Cabane Hurlante, on a vu ça, » et ils faisaient une liste d’endroits que moi, je n’ai même pas vus !
Q : Quel est votre nouveau décor préféré ?
RG : Celui-ci [la cour] est vraiment bien.
DR : vous avez vu le balancier ? [NdT : pardon ? Le mot anglais qu’il emploie veut dire balancier ou pendule. Aucune idée de la scène dont il est question.] Il est fantastique. C’est comme si, je crois qu’il y a une prise où on est juste tous en train de se balancer. Mais celui-ci aussi est vraiment bien, surtout dans une des scènes où c’est recouvert de neige, c’est impressionnant.
EW : Il m’arrive encore de me promener et d’être bouche bée. C’est sensationnel, ce qu’ils ont fait. Pendant un mois, on a filmé en plein air en Écosse, les paysages étaient à couper le souffle. Des montagnes énormes et de l’air frais, c’était vraiment bien.
Q : Comment c’était de filmer en Écosse, loin du studio ?
DR : C’était pluvieux.
EW : Plus gros euphémisme du siècle.
DR : Et ce n’est pas de la pluie normale, c’est de la pluie horizontale. Les parapluies ne servent à rien. Mais ça nous a fait du bien de sortir des studios un peu.
Q : Vous avez l’air vraiment très proches. Entre les films, vous avez du temps pour vous voir ?
DR : Si vous étiez obligés de passer une année entière avec moi, vous n’auriez pas très envie de me voir encore plus. [Emma Watson rit.] Arrête de rigoler !
EW : Pardon, pardon.
DR : On est tellement entre nous pendant tellement longtemps, qu’on a un peu besoin d’une pause à la fin.
Q : L’équipe est en grande partie la même que pour les deux premiers films. Vous vous entendez bien avec eux ?
DR : Oh ouais. C’est comme une grande famille.
EW : Ouais, comme une immense famille Harry Potter.
TLC : Emma, tu portes un Retourneur de temps ?
[Emma Watson rit et rougit.]
DR : C’est un peu un faux.
TLC : C’est un faux ?
EW : OK, vous êtes prêts ? [Elle sort tout le collier de sous son pull.] C’est un poids en forme de poisson. [Rires.]
DR : Le vrai est très bien.
EW : Il y en a un vrai qui est très très bien.
DR : Ouais, il y a plein de détails.
EW : J’en ai cassé trois vrais alors ils m’ont donné ce poids à la place.
Q : Rupert, on vous a un peu vus en train de tourner tous les deux [la scène où Ron et Hermione se réconcilient]. Tu peux nous parler de la dynamique entre vous deux dans ce film, et est-ce que cette scène résout ce qui s’est passé pendant le reste du film ?
RG : On avait beaucoup de disputes dans ce film.
EW : Ouais, c’était bien.
RG : Le personnage d’Emma a un chat.
EW : Tous les problèmes viennent du chat et du rat. C’est comme Tom et Jerry.
Q : Comment c’était de travailler avec ces animaux ?
DR : Une chauve-souris a atterri sur ma tête. [Rires.] En fait, c’était très drôle. J’aime beaucoup les animaux, surtout les lézards. Les lézards sont très cool. Et les souris qui se battent – les souris sont fantastiques. On faisait des paris sur quelle souris allait gagner le combat, ou sur laquelle allait s’échapper en premier.
RG : J’ai horreur des araignées. Avant d’aller là-dedans avec la chauve-souris, je ne savais pas que j’avais peur des chauves-souris aussi. [Rires, Rupert fait une mine dégoûtée.] Horrible !
Q : Et les rats ?
RG : Il y a un rat impressionnant, tout simplement énorme.
Q : Qu’est-ce qu’il y a d’autre ?
Trio : Des souris, des lézards, des chauves-souris, une tortue à six pattes.
Q : Finalement, est-ce que vous vous serrez dans les bras dans cette scène, tous les deux [Emma et Rupert] ? On a vu quelque chose de semblable à la fin de Chambre des Secrets – qu’est-ce qui va se passer, est-ce qu’on va en voir plus ?
EW : Non, [l’étreinte] sera peut-être coupée au montage !
DR : On n’est pas sûrs. À l’origine, elle y était.
EW : Oui, elle y était. Mais on n’est pas sûrs.
Q : Est-ce que c’est parce que vous avez refusé de le faire ?
[Rires.]
Attention, spoiler :
Q : On a vu sur le storyboard une histoire de caillou… ?
EW : Ce qui se passe, c’est que quand elle – c’est un peu compliqué – elle retourne dans le temps, donc elle se regarde elle-même dans la cabane d’Hagrid, et elle jette la pierre – pour prévenir Hermione dans la cabane, qui reconnaît la pierre, que – Dumbledore – [elle s’embrouille]
DR : [Il fait un geste de la main comme pour empêcher Emma de se frapper] Emma, non –
EW : C’est compliqué…
TLC : Non, je vois ce que tu veux dire.
DR : Au début, on espérait que, plutôt qu’un Retourneur de Temps, on espérait – vous savez, nouveau réalisateur, peut-être une nouvelle vision des choses, donc plutôt qu’un Retourneur de Temps, on espérait une voiture comme dans Retour vers le Futur. C’est ce qu’on voulait tous. Le truc à l’intérieur, le capacitateur de flux, ou quelque chose comme ça. J’avais vraiment envie de ça.
Q : Est-ce que vous vous êtes liés d’amitié avec David Thewlis comme [vos personnages] le font ?
[Tous les trois acquiescent avec enthousiasme.]
DR : J’ai passé beaucoup de temps avec lui parce que l’essence émotionnelle du film, ce sont les scènes entre Lupin et Harry. Ce sont les principales scènes avec de l’émotion, donc j’ai passé beaucoup de temps avec lui, et c’était très intéressant, très intéressant de travailler avec lui.
Q : Ils ont carrément construit un hippogriffe, il est comment ?
EW : C’est la chose la plus belle que j’ai vue de ma vie.
DR : Il est fantastique. C’est, je ne vais même pas essayer d’expliquer. Il est – [il se lève et recule de quelques pas] je vais crier – hum – à peu près ici [il montre l’endroit où serait le bec, qui est quelques centimètres au-dessus de sa tête.] Il est plutôt grand.
Q : Comment ça s’est passé avec le chat qui joue Pattenrond ?
[Les garçons se mettent à gémir.]
EW : Oh, j’adore mon chat ! Ils sont tellement méchants avec lui !
RG : C’est le chat le plus laid de la terre.
DR : On dirait qu’il a été plaqué contre un mur à a naissance.
EW : D’accord, son nez est un peu plat.
DR : Il n’a pas de nez ! Il est en 2D ! Comme un chat de dessin animé !
EW : Il est d’une magnifique laideur.
DR : Retenez le mot LAIDEUR.
TLC : Dan, si tu es encore là pour le cinquième tome, comment est-ce que tu vas gérer les humeurs de Harry dans ce livre ?
DR : Ce qu’on a fait dans ce film, ce qui est un peu osé d’ailleurs, en fait le Harry du cinquième livre ressemble à celui du troisième film. Il est plein de colère dans ce film. Plein de…
TLC : D’angoisse ?
DR : Merci, je ne trouvais pas le mot, plein d’angoisse adolescente. Ce qui fait de lui un personnage très en colère dans le troisième film. Je ne sais pas, beaucoup de personnes pourraient être choquées, je pense. Je pense que le cinquième livre les y a un peu préparés. C’est différent, c’est tout.
Q : Rupert, qu’est-ce que tu as appris, après ce troisième film ?
RG : Hum hum – pas grand chose. [Éclats de rire.] À la base, c’est juste une autre vision des choses. C’est très différent de l’école.
Q : Tu es plus à l’aise maintenant ?
RG : Oui, oui, beaucoup plus.
Q : Comment est-ce qu’Alfonso vous a préparés à ce film ?
DR : En fait, on a tous dû écrire une dissertation.
EW : Oui, on a tous fait une dissertation.
DR : Et Rupert et moi on avait honte devant la dissert de seize pages qu’Emma avait écrite ! [Rires] Non, non, c’était fantastique ! C’était franchement fantastique…
RG : En fait, je crois que je n’ai jamais rendu la mienne…
[Encore des rires]
DR : J’en avais écrite une de quatre pages, et j’en étais vraiment fier, et après on a vu Emma et son roman en trois tomes ! On avait tous un peu honte.
Q : Sur quoi portaient ces dissertations ?
DR : En gros, c’était une étude de nos personnages au début, quand on les voit pour la première fois au début du troisième film.
TLC : Vous vous souvenez de ce que vous avez écrit ?
DR : Pas la peine de se souvenir, j’en ai une photocopie…
Q : Est-ce que vous pensez que ça vous a aidés, d’écrire ces choses ?
DR : Oh oui. À chaque fois qu’il y a une grosse scène, je l’ai au début de mon script, donc à chaque fois qu’il y a une grosse scène, je la relis une ou deux fois.
EW : Je tiens juste à préciser que j’écris très gros.
[Rires]
DR : Et moi j’écris très petit ! J’aurais pu faire un gros livre, mais en fait, non.