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Chez Helena, c’est Daniel qui pose les questions ! Traduction de l’entretien

Helena Bonham-Carter est certainement l’une des actrices phares de la saga Harry Potter, et ce depuis qu’elle est apparue pour la première fois dans le cinquième volet de la série. Pour le magazine Interview, la célèbre égérie (et épouse) de Tim Burton a reçu chez elle, à Londres, un interviewer surprenant… Daniel Radcliffe lui-même ! La Gazette vous propose une traduction de l’entretien :

Daniel Radcliffe : Vous avez une famille incroyablement brillante.

Helena Bonham-Carter : Vraiment ?

DR : Eh bien, vous descendez d’un premier ministre, de nombreux hommes politiques, et d’un réalisateur influent. Et votre grand-père maternel était un diplomate espagnol qui a été honoré comme Juste parmi les Nations il y a quelques années, ce qui est fantastique. Et votre mère est psychothérapeute.

HBC : Ouh. Tu en sais plus que moi.

DR : Mais ce milieu intellectuel – à quel point vous a-t-il lancé ? Parce que vous avez vraiment débutée jeune.

HBC : Ça n’avait rien à voir avec mes origines, dans le sens où papa et maman ne nous ont jamais élevés en nous mettant une pression quelconque. Il n’y avait pas d’attentes particulières, ce qui était bien. Mais j’étais incroyablement critique envers moi-même et très exigeante. Dieu merci, je suis devenu un peu moins sujette à l’auto-critique en vieillissant.

DR : Vraiment ? Cela vient-il donc peu à peu ?

HBC : Oh oui. Ne t’inquiète pas. C’est beaucoup mieux quand tu vieillis.

DR : Oh, dieu merci.

HBC : Je pense que, physiquement, tu tombes en morceaux. Mais mentalement, c’est beaucoup plus facile.

DR : Je souffre certainement d’un léger complexe d’infériorité quand je pénètre dans une salle où se trouvent d’autres acteurs parce que je n’ai pas suivi de formation, et je sais que c’est également votre cas.

HBC : Oh, j’avais un énorme complexe d’infériorité dans le temps.

DR : Mais plus maintenant !

HBC : Tout le monde a un complexe d’infériorité en entrant dans une salle. Mais bon, quand vous avez des enfants et que vous prenez de l’âge, cela ne compte plus vraiment. Quand j’étais jeune, j’avais un tas de complexes d’infériorité. J’avais un complexe d’infériorité parce que je n’étais pas allée à l’université. J’avais un complexe d’infériorité parce que je n’avais pas suivi de formation. Puis ça devient fatiguant, et vous finissez par vous en lasser.

DR : C’est vrai. Et cette lassitude est donc vraiment ce qui vous pousse en avant, au fond : « Oh, fuck it. »

HBC : « Fuck it » est ma philosophie de vie.

Helena Bonham-Carter dans Interview Magazine

DR : Je pense que les gens voient votre carrière comme étant globalement en deux parties. L’une où vous jouiez la même sorte d’ingénue. Et puis il y a cette impression qu’aux alentours de votre rencontre avec Tim [Burton], vous avez commencé à devenir bizarre. Mais je sais que vous étiez bizarre bien avant ça.

HBC : J’étais bizarre depuis le début. C’est juste que l’on ne peut pas toujours attendre des gens qu’ils vous perçoivent entièrement. Et je pense que cela m’a vraiment perturbée, d’être célèbre jeune, lorsque l’on ne sait vraiment pas encore qui on est. J’étais tellement ridicule : il m’est arrivé de jeter un œil au profil que faisait de moi un journal, de voir comment l’on me décrivait et de dire « Oh, je suis donc comme ça ? » Vous ne pouvez pas laisser entre les mains de quelqu’un qui vous a rencontré pendant à peine 15 minutes le soin de vous définir.

DR : « Typecast » est un mot étrange. Tous les personnages ne sont pas pareils. C’est trop facile de dire de quelqu’un qu’il ne reflète qu’un seul type de personnage.

HBC : Tous ces films d’époque collet-monté… Mais ce qui était super dans ces rôles, c’était qu’ils venaient tous de romans. Ça aidait, instantanément, à construire une représentation plus subtile du personnage. Je me souviens que mon agent m’avait dit « Tu ne peux pas faire « L’amour en larmes » [« Where Angels Fear to Tread« , 1991] et « Retour à Howard’s End » [1992]. » J’ai dit « Pourquoi pas ? Montre-moi un meilleur rôle. »

DR : Votre personnage dans Harry Potter, Bellatrix Lestrange, est l’une des plus effrayantes personnes dans les livres. Mais je pense qu’il est juste de dire qu’elle est très espiègle et plutôt sexy, aussi.

HBC : Quand ils ont envoyé le rôle, j’ai pensé « Que vais-je faire là ? » parce qu’en fait, sur la page, elle n’était pas tout ça, alors j’ai pensé « Eh bien, tu dois te faire remarquer. » Et Bellatrix – les enfants étaient terrifiés par elle. Alors je me suis dit « Ok, je dois être effrayante. » Mais alors, aussi, quand tu es avec des enfants, tu as envie de t’amuser en étant méchante.

DR : Pensez-vous que les enfants vous inspirent beaucoup ? Parce que c’est mon cas. Ils sont très honnêtes dans leur manière de jouer et dans celle d’être dans la vie.

HBC : Oh, oui, ils le sont. Et je pense aussi qu’il y a pas mal de Peter Pan en moi. Je n’ai jamais vraiment voulu grandir. J’ai grandi très jeune. J’ai quitté la maison familiale à 1 » ans – quand j’ai commencé à être actrice. Papa était très malade – il était pour ainsi dire paralysé – alors une partie de moi avait le sentiment que je devais devenir responsable.

DR : Vous pensiez que vous deviez subvenir à vos besoins. Ou y aidez, au moins.

HBC : Oui. J’essayais de compenser ce qui lui était arrivé. Je n’en étais pas vraiment consciente. Son état influait beaucoup sur notre vie. Je pensais que si je faisais quelque chose, d’une manière ou d’une autre, ça améliorerait la situation.

DR : Vous avez eu une vie merveilleuse, et que pourraient souhaiter de plus des parents qu’être extrêmement fiers de leurs enfants ? Oh, et à propos, félicitations ! Vous avez remporté l’année dernière un BAFTA pour Le Discours d’un Roi.

HBC : Merci.

DR : C’est très enthousiasmant, et vous étiez terrifiée avant ce film. Vous étiez encore sur Harry Potter et vous tourniez [cet autre film] au même moment. Vous meniez deux combats de front.

HBC : Je menais deux combats, oui. Je n’ai en fait jamais dit oui pour ce film. J’ai dit non à de ombreuses reprises. [Le réalisateur] Tom Hooper est opiniâtre, ce qui fait que s’il veut quelque chose, alors il parvient à l’avoir. Vous finissez par abandonner et dire « Oh, fuck it, je vais le faire. »

DR : Vraiment ? Juste par obstination ?

HBC : C’est le plus simple – et c’était aussi couru d’avance. Mais tu sais, mon fils Billy voulait savoir « Est-ce que tu devras être la sorcière ou bien la reine, demain ? » Moi, je pensais que ça résumait assez bien ma vie.

DR : Est-ce que vous devrez être ou bien la sorcière ou bien la reine, demain – il y a là un choix à faire. Lorsque j’ai posé le magnétophone sur votre bureau, j’ai déplacé une pile de courrier, et le titre du livre qui se cachait sous cette pile est apparu : Que dois faire une pauvre fille ? La prostitution en Amérique au milieu du XIXe siècle.

HBC : [avec l’accent du sud] C’est mon projet de reconversion si tout le reste échoue.

DR : Est-ce votre accent du sud ?

HBC : C’est pour un rôle. Vous devez vous renseigner sur des sujets comme celui-ci. Le grand avantage de notre travail est qu’il nous force à faire des choses que nous serions normalement trop paresseux pour faire. Je suis fière de moi pour avoir enfin commencé à prendre des cours de claquettes. C’était une résolution pour cette année. Je m’étais dit « Fais-le ! Quand te décideras-tu à prendre le temps ? »

DR : Absolument. Et il y a beaucoup de sol parquetés dans cette maison, alors vous pouvez vous lâcher. Quel est votre rapport avec les comédies musicales ? En écoutiez-vous quand vous étiez jeune ?

HBC : J’adore les comédies musicales. Pour être honnête, j’avais toujours voulu prendre part à une comédie musicale, et j’avais toujours voulu être Mrs. Lovett [son rôle dans Sweeney Todd], alors quand Tim m’a dit « Je vais le faire, mais tu peux auditionner, si tu veux… »

DR : Je me souviens que vous chantez.

HBC : Oui, encore une fois, tu étais là !

DR : Sur le cinquième film [de la saga Harry Potter]. Je me rappelle avoir pensé « Que va-t-il arriver à Tim si elle n’a pas le rôle ? » Je crois qu’il est important de dure que vous auditionniez aussi pour [Stephen] Sondheim [un co-auteur de la musique originale qui a été consulté pour le film de Tim Burton]. Et qu’il est incroyablement sévère. À quoi ressemblait cette expérience ?

HBC : Ç’a été l’un des pires moments de notre mariage. Non pas que nous soyons mariés mais c’est vraiment dur…

DR : Oh, vous n’êtes pas mariés ?

HBC : Non, en effet, nous ne le sommes pas. Pas à cause de… Par paresse, vraiment.

DR : Eh bien, les enfants sont une forme d’engagement, après tout, non ?

HBC : Oui, nos maisons sont mariées.

Helena Bonham-Carter incarne le Dr. Julia Hoffman

DR : Bien, pouvez-vous nous parler de Dark Shadows ? Parce que je ne connais pas tellement la série…

HBC : Je ne la connaissais pas non plus. Je savais que Tim avait l’habitude de courir jusque chez lui quand il sortait de l’école pour regarder Dark Shadows, qui était un soap opera à la noix du genre gothique, mais tout se passait dans les années 1970. Pour faire simple, l’histoire tourne autour de Barnabas Collins, un vampire malheureux – un vampire malgré lui.

DR : Oh, cool ! Et vous jouez le docteur Julia Hoffman ?

HBC : Je joue la psychiatre de la maison, qui est alcoolique. Il y a cette espèce d’étrange famille… Barnabas Collins est sorti de son cercueil et il retourne dans sa famille. Il en a été absent pendant 200 ans. Et Michelle Pfeiffer est, je pense, sa petite-nièce au 7e degré.

DR : Excellent.

HBC : J’étais plutôt inquiète quand j’ai lu le scénario, parce qu’il y a un rôle de sorcière sexy. Lors de la genèse du film, avant les castings, Tim m’a dit « Je pense que nous devrions faire une pause, parce que tu arrives à travailler avec tous ces autres réalisateurs et moi je n’arrives jamais à travailler avec d’autres acteurs. » J’ai dit « Parfait, je le comprends tout à fait. » Et puis [le producteur] Dick Zanuck… c’est l’homme le plus extraordinaire qui soit. Il a 77 ans, il est le père de Daryl Zanuck, et il a produit des navets, des films à sensations – Les Dents de la Mer, La Mélodie du Bonheur. Je veux dire, c’est une légende. J’étais donc sur le tapis rouge des Golden Globe, habillée de façon malheureuse, comme toujours, et Dick est venu me voir…

Helena Bonham-Carter et ses chaussures dépareillées aux Golden Globes 2011.

DR : Oh, c’était les chaussures dépareillées ?

HBC : Oui. Mais tu sais, c’était bien parce que comment supporter un tapis rouge pendant une heure et demie ? Alors je me suis dit « fuck it ». J’ai regardé la robe et j’ai pensé qu’elle n’allait pas être très bien perçue, alors autant distraire l’attention. Au fond, on conserve quelque contrôle, tu sais ?

DR : Franchement, quelle inspiration !

HBC : Donc, Dick est venu vers moi et a dit « L’as-tu lu ? » Et j’ai répondu « Oui, mais il ne souhaite pas que j’en sois. » Il a rétorqué « Non, non. Tu es le docteur… » Je l’ai coupé « Angélique, la sorcière sexy, c’est ça ? » Il m’a dit « Non, pas Angélique. Tu es le Dr Hoffman. » Le docteur Hoffman ! Une psychiatre alcoolique !

DR : Alors vous avez pensé à d’autres actrices ?

HBC : Eh bien, oui, en effet, mais j’ai aussi pensé « En quoi une psychiatre alcoolique vous fait naturellement penser Helena ? »

DR : Oh, je suis intrigué. Comment cela se passe-t-il si vous avez eu une journée pourrie sur le plateau ? Est-ce pour ça qu’il est fantastique d’avoir deux maisons ? Je suis sûr que ça doit l’être. Parce que je ne voudrais pas rentrer chez moi avec le réalisateur.

HBC : Oui, il est très stressé. Les réalisateurs le sont tous. Le niveau de stress… C’est une bataille. Je veux dire que tout ce qui peut mal tourner se passe mal. Mais là encore, ce qui est génial dans le fait de travailler avec Tim – quand on est en couple avec lui – c’est que je peux le voir sur le plateau, il s’amuse. Mais si je n’avais pas été sur le plateau, j’aurais cru qu’il traversait une passe suicidaire pendant six mois.

DR : Oui. C’est toujours très sexy, très séduisant, de voir la personne que vous aimez être géniale à son boulot.

HBC : Je sais. J’adore ça. C’est une très bonne chose. C’est très sain à faire, de temps en temps. Parce qu’autrement… Il ne sait pas vraiment cuisiner mais c’est un excellent réalisateur.

DR : Il n’est pas très utile dans une maison mais il peut faire un film.

HBC : Et je pense « Oh, pourquoi est-ce que tu travailles encore avec lui ? » Mais c’est important pour moi. J’ai eu deux enfants avec cet homme. Ça n’aurait pas de sens d’aller courir l’autre côté du monde et de faire autre chose.

DR : Non, c’est parfaitement logique !

HBC : Et puis, aussi, c’est Tim Burton. C’est un génie. On ne peut pas lui tourner le dos juste parce qu’on sort avec lui et qu’on a eu deux enfants ensemble.

DR : Non, absolument.

HBC : Ce serait parfaitement fou.

DR : Ce serait une raison bizarre.

HBC : Ce serait pervers.

DR : Oui, vraiment.

HBC : Ce serait tout bonnement une erreur – et une stupide.

DR : Stupide, oui, vraiment. Et au fait, pour en revenir à ce que vous disiez à propos des Golden Globes, et vos chaussures non assorties : la mode. Vous avez travaillé avec Juergen Teller ?

HBC : Pour Marc Jacobs. Ç’a été un effet de ces deux chaussures.

DR : Ah bon ?

HBC : Marc a dit « Faisons-lui porter différentes chaussures. » Juergen Teller est un grand photographe. Il est brillant.

DR : L’une des seules choses que je déteste dans mon travail, ce sont les séances photos parce que lorsque vous prenez la pose, vous vous sentez un peu idiot, ai-je toujours trouvé.

HBC : Eh bien, tu sais ce qui est bien avec Juergen ? Il est très rapide. Nous avons juste mis un peu de musique et dansé. Ça fait longtemps maintenant que je suis photographiée et j’ai en quelque sorte le sentiment d’avoir essayé toutes les expressions possibles.

DR : Il y en a un nombre fini.

HBC : On ne peut prendre qu’un petit nombre de mines, et je ne veux pas devenir hyper au courant de celles qui rendent bien parce que ça peut être très créatif si vous avez un bon photographe. C’est une relation proche. C’est très sympa. C’est comme accorder une danse à quelqu’un.

DR : Vous décririez-vous comme une icône de mode ? Je sais que vous avez votre style propre, vraiment.

HBC : Tout ce qui me plaît, c’est de m’habiller. J’adore prendre le temps de m’habiller. C’est comme ce que nous faisons pour notre travail, être payé pour nous déguiser. Alors je continue de le faire dans la vie, et j’enfile des vêtements, et ils changent mon humeur. Je pense que je me transforme en quelqu’un d’autre, et puis tu vois les photos et te dis « Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais… » Après, c’est le moment de la déception. C’est pour ça que j’ai arrêté de me regarder parce que je me dis « C’est toujours moi ! »

DR : Parlez-moi de votre rôle dans De Grandes Espérances [l’adaptation qui doit sortir fin 2012, réalisée par Mike Newell et où l’actrice retrouvera entre autres Ralph Fiennes, Robbie Coltrane et Jessie Cave, qui tenaient dans Harry Potter les rôles de Voldemort, Hagrid et Lavande Brown, respectivement].

HBC : Miss Havisham… Je veux dire, c’est fantastique. Je l’ai fait pour la robe, aussi. Parce que c’est une éternelle fiancée, Miss Havisham. C’était un film à petit budget – je l’ai apprécié, pourtant. Et j’adore Mike, son énergie.

DR : C’est l’homme le plus anglais que vous rencontrerez, dans un sens. Alors vous y avez participé avant tout pour la robe ? C’est l’histoire d’une femme qui porte systématiquement une robe de mariée.

HBC : Elle y croit encore et toujours, oui. Son fiancé l’a quittée. Et elle reste dans sa robe de mariée, et ne fait qu’attendre, attendre…

DR : Vous allez être formidable dans ce rôle !

HBC : Eh bien, j’ai adoré le faire. C’est drôle, parce que je ne veux jamais me répéter – et je pensais « Oh, ce n’est qu’une version ancienne de Bellatrix », avec les cheveux. Mais on part toujours de ce qu’on connait bien.

DR : Vous vous êtes rendue incontournable pour ce genre de personnages marquants.

HBC : Je l’espère. Parce que c’est tout ce que je sais faire.

Helena Bonham-Carter dans Interview Magazine

DR : Il faut signaler au lecteur que la raison pour laquelle nous nous connaissons un peu mieux que je ne connais beaucoup d’autres acteurs est que les mêmes personnes s’occupaient de nos coiffures et de notre maquillage tous les jours, et que nous échangions donc nos chaises.

HBC : Ainsi que des histoires, et bien des choses. Je passais la plupart du temps à m’assurer que personne ne venait, pour que tu puisses fumer ta clope à la fenêtre.

DR : Voici une autre question, un peu bête… Les gens vous posaient toujours les mêmes questions fatigantes qu’ils me posaient à propos d’être enfermé dans un type de personnages.

HBC : Je sais…

DR : C’est la rançon de votre persistance.

HBC : Ce n’est que de l’entêtement, voilà tout.

DR : Et c’est de la persévérance, de toujours chercher des personnes douées avec qui travailler, et vous pouvez regarder en arrière et vous avez un sacré paquet de travail qui montre vos immenses capacités d’adaptation.

HBC : Eh bien, tu vois, il est bien plus facile de surprendre les gens s’ils pensent t’avoir bien cerné. En fait, c’est une position où il fait très bon se trouver. Ils pensent t’avoir cerné mais tu as encore une large marge de manœuvre. Tu peux faire tout ce que tu veux. Tu peux te réinventer totalement – ou non.

DR : Pour ce qui me concerne, il semble qu’il s’agisse d’obtenir du public qu’il s’accoutume à me voir dans différentes choses. Il n’y aura jamais un rôle qui me séparera totalement de 10 années dans un rôle que j’ai adoré, vous savez ? Et je ne voudrais pas en être jamais complètement détaché.

HBC : Je pense qu’un jour, tu le seras, mon chou.

DR : Vraiment ?

HBC : Pour être honnête, les gens ont une mémoire très courte. C’est comme ça.

DR : Tant mieux. Je pense vraiment que c’est le cas la plupart des gens. Dans 10 ans, j’espère n’être juste qu’un autre acteur sautant d’un film à l’autre.

HBC : Tu seras différent. Tu seras différent de ton « moi passé ». Tu grandis en permanence. Tu auras toujours ton passé, cependant. Mais tu peux le consolider. Tu peux le tourner dans tous le sens, ça n’a pas d’importance. Mais la meilleure des choses est que tu fais ce métier parce que tu l’aimes.

DR : Tant mieux. Et au fond, je ne pense pas que je vais arrêter de l’aimer dans un avenir proche.

HBC : Non. Mais ça n’est pas possible. Tu pourrais finir réalisateur.

DR : J’aimerais beaucoup.

HBC : Je soupçonne que tu as trop d’énergie pour te contenter de jouer. Et qu’advient-il de tes écrits ?

DR : J’entretiens tout ça. Je travaille sur une idée pour un script, pour le moment.

Et vous, qu’aimeriez-vous faire pendant votre temps libre ?

Helena Bonham-Carter dans Interview Magazine

HBC : Pendant mon temps libre ? Apprendre les claquettes. Faire quelque chose avec mes enfants. Renouer des liens. Me rappeler à eux, « Coucou, je suis votre mère. » [rires] Mon temps libre est consacré à mes enfants, vraiment, mais si j’en ai sans eux, je ne sais pas.

DR : Avez-vous trouvé qu’avoir des enfants vous a donné une bonne excuse pour jouer à un tas de jeux auxquels vous n’aviez jamais vraiment voulu arrêter de jouer, mais la société avait décidé que vous le deviez ?

HBC : Oui ! On s’y remet. Je pense que si on a un enfant, on doit lui montrer comment aimer la vie et comment sont les bonnes choses – tu sais, les petits plaisirs. C’est ce que je m’efforce de leur montrer. Comment faire le parfait plaisir ? Différentes textures, différentes températures – crème glacée et chocolat chaud. Nous aimons préparer des potions comme ci et les mélanger toutes ensemble comme ça. J’adore ça. Et j’adore tout ce que j’obtiens d’eux en retour, à savoir de l’imagination et du plaisir à jouer.

Article original publiée dans Interview Magazine|Voir l’article original.en.

Traduction © La Gazette du Sorcier, 2012.

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