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Warner Bros – Whimsic Alley : la querelle des produits dérivés

Ce nom ne vous dit peut-être rien (encore évoque-t-il irrémédiablement chez les fans anglophones la fameuse Diagon Alley (Le Chemin de Traverse) et la moins conseillable Knockturn Alley (Allée des Embrumes)), mais la Whimsic Alley, se présentant comme « un havre de shopping pour sorciers distingués » en plein cœur de Los Angeles, est l’un des principaux point de rendez-vous des Potterheads américain et vient d’être attaqué en justice par Warner Bros pour commercialisation de produits « identiques ou similaires par nature et directement concurrentiels » aux produits sous licence Warner Bros – autrement dit, pour contrefaçon.


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Le procès, prévu pour janvier prochain, n’étonne personne parmi les spécialistes du droit américain, comme le montre la réaction d’Allen Grodsky, avocat spécialisé dans les litiges de propriété intellectuelle, pour qui “ce gars joue un maximum avec les limites, voire, peut-être, les traverses”. Cependant, ni Stanley Goldin, – le fondateur du Whimsic Alley –, ni son avocat, ni aucun responsable ou avocat de la Warner n’a tenu à commenter l’affaire. En effet, Warner Bros est propriétaire de tout l’univers Harry Potter (les films, bien entendu, mais aussi les jeux vidéos, l’ensemble des produits dérivés et jusqu’aux noms et personnages) qui est placé sous Copyright et sous marque déposée.

Le problème, c’est que le contre-faiseur n’en est pas à son coup d’essai. Stanley Goldin et la Warner s’étaient déjà retrouvés en justice en 2004 pour les mêmes raisons. A cette époque, le magasin n’était alors qu’un site web distribuant des produits relatifs à Harry Potter, mais cela n’avait déjà pas plu à Warner Bros qui avait porté plainte contre l’entrepreneur, plainte qui s’était achevée sur un accord entre les deux partis, Goldin s’engageant à ne plus utiliser ni distribuer des produits « confusément similaires » à l’univers potterien – propriété intellectuelle exclusive de Warner Bros.

Cette affaire pourrait bien se terminer sur un deuxième accord similaire en tout point au premier, mais le non-respect de ce-dernier et la récidive d’un acte que Goldin s’était engagé judiciairement à ne plus commettre donnerait une certaine légitimité à la Warner pour pousser les attaques plus loin. Comme le remarque Grodsky, “Ils pourraient dire : « Vous l’avez déjà fait une première fois, et maintenant vous recommencez ! » Je comprends pourquoi Warner Bros est contrarié.

Quoi qu’il arrive et quel que soit l’aboutissement de cette action judiciaire, l’existence du Whimsic Alley est fortement compromise, et la fermeture est déjà envisagée par de nombreux fans qui s’offusquent de cette plainte portée par Warner Bros et regrettent ce qui était devenu pour eux un point de rencontre et d’échange. Le lieu offrait une gamme de produit différente des dérivés officiels vendus par la société de production américaine, ou parfois des options d’achats de moindre qualité mais à moindre prix [À l’image [des baguettes habilement nommée “baguette du Prince” ou “baguette Patmol”, pour ne pas reprendre les dénominations de NobleCollection ; ou des vêtements pour la “Maison au Blaireau/Lion/Serpent/Corbeau” qui rappellent évidemment les quatre maisons de Poudlard.]]

Caity Knox, une cliente interviewée par le L.A. Times déclare : “On tyrannise Whimsic Alley pour en faire un exemple. » Regrettant ce qui était devenu un lieu de rencontre, elle évoque que « le jour de l’anniversaire d’Harry, on pouvait voir des gens venir là juste pour traîner et discuter entre eux”. Au contraire de Warner Bros qui voit dans l’univers potteriens une propriété intellectuelle qu’elle doit défendre contre tout plagiat et toute contrefaçon, cette cliente analyse autrement les relations entre les fans, l’univers magique et les objets dérivés : “Je ne pense pas qu’un seul des fans d’Harry Potter identifie ces produits dérivés comme une propriété de Warner Bros. Harry Potter est quelque chose de très personnel pour des millions de gens et je doute vraiment qu’un nombre significatif d’entre eux font la connexion entre cette relation personnelle et Warner Bros. Si j’ai envie de m’habiller comme Harry Potter, je n’ai pas envie d’acheter quelque chose avec un logo dessus. Je veux plutôt quelque chose qu’un véritable sorcier pourrait avoir.

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Globalement, cette affaire semble représenter pour de nombreux fans la contradiction judiciaire selon laquelle l’univers du petit sorcier à lunette n’appartient pas à sa créatrice, JK Rowling, mais à son ayant droits, Warner Bros, qui semble assez à cheval sur les questions de propriété intellectuelle. Ce qui n’est pas une surprise lorsque l’on sait que le chiffre d’affaire rapporté par la vente de produits dérivés s’élève à 100 millions de dollars par film.

Mais cette enseigne ne peut pas être réduite à une simple boutique vendant des produits dérivés à la frontière de la légalité. C’était une véritable organisation visant tant à attirer qu’à satisfaire les fans avec l’organisation de nombreuses activités, une « Grande Salle » dans le style de Poudlard disponible à la location pour des goûters d’anniversaires et un service de restauration rapide qui faisait de Whimsic Alley un véritable lieu de rendez-vous pour après-midi entre amis. [Qui figure d’ailleurs sur notre carte des [lieux de pèlerinage potteriens.]]

Le propriétaire du magasin organisait également une “croisière sorcière” de quatre nuits (dont nous vous avions parlé ICI qui, était censée se dérouler au mois de novembre. Une convention unique en son genre qui voit son programme chamboulé par les récents développements, mais qui n’est sans doute pas étrangère à la nouvelle offensive juridique du studio américain : en effet, le projet a fait énormément de publicité à Whimsic Alley, renouvelant l’attention portée à leur activité.

Alors ? Qui de l’ayant droit légal ou du vendeur-pour-fans a la démarche la plus authentique ? Les reproductions non-officielles sont-elles légalement condamnables ? Et moralement ? Les produits dérivés sont-ils condamnés à demeurer la propriété de Warner Bros ? N’hésitez pas à donner votre avis sur Facebook, ni à lire régulièrement la Gazette qui vous tiendra au courant des avancées de ce nouveau procès agitant l’univers des Potterheads.

Source : L.A. Times

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