Critique : Similo Animaux Fantastiques, le jeu intelligent et mignon à la fois

Hjalmar Hach, Pierluca Zizzi et Martino Chiacchiera… Ces noms ne vous disent sans doute rien, et pourtant, ils sont à l’origine d’un jeu tout simple et si réussi : le Similo. Il en existe, à l’heure actuelle, 8 versions différentes éditées par Gigamic, dont une dédiée à Harry Potter et une autre aux Animaux Fantastiques. C’est avec cette dernière que nous avons testé le jeu.

L’univers Similo et son fonctionnement

Similo, c’est avant tout de la communication

Dans Similo Animaux Fantastiques, votre but est de faire deviner aux autres joueurs un personnage pioché au hasard au début de la partie. C’est un peu un Qui est-ce ? inversé. Jusque là, vous n’y voyez sans doute pas d’intérêt.

Sauf que la carte de votre personnage sera mélangée avec 11 autres, et placées sur la table. Il vous faudra donc orienter vos équipiers pour trouver la vôtre, et éliminer les mauvaises. Et évidemment, sans parler. Ni mimer, je vous vois venir ! La seule communication possible sera de jouer d’autres cartes personnages de votre main.

À chaque manche, vous pourrez poser une carte. Si vous la posez de manière verticale, c’est que le personnage que vos équipiers recherchent a un point commun avec la carte que vous venez de jouer. Si vous la posez en horizontale, c’est qu’il est à l’opposé ou n’a rien en commun.

Des points communs, des différences… dans quel domaine ?

C’est là que c’est intéressant… Puisque vous allez donner libre court à votre interprétation. Parfois il s’agira de points communs d’ordre physique. La fois suivante, il faudra y voir un lien entre les personnages. Une fois après, il s’agira de la couleur de fond de la carte. Et pourquoi pas du statut magique du personnage ? Ou de son implication dans l’histoire ? À vous de voir, avec les 5 cartes que vous avez à disposition dans votre main, quel sera le meilleur moyen de guider vos alliés.

Les éliminations petit à petit

C’est ensuite à vos équipiers de se mettre d’accord pour éliminer une carte de la table qui leur parait fausse. S’ils n’ont pas écarté votre carte, le jeu continue… sinon, c’est perdu.

Vous pourrez ainsi reposer une seconde carte, et vos équipiers devront cette fois-ci en éliminer 2 ! Une troisième carte, 3 éliminations. Une quatrième carte, et 4 autres cartes qui sortent de la table. Si à n’importe quel moment c’est votre carte qui est désignée, la partie est perdue !

Il ne reste ainsi plus que 2 candidats sur la table, et la cinquième carte posée, le dernier indice, doit leur permettre d’affirmer leur décision et de désigner votre personnage.

Similo, c’est ensuite des illustrations

C’est Xavier Durin, dit “Naïade”, qui est à l’œuvre sur l’ensemble des illustrations, qui se veulent simples, comme le principe du jeu, enfantines presque. Et si certains reprocheront le parti pris du style, je ne peux de mon côté que l’approuver. Exit les photos-réalistes des acteurs, la 3D des créatures en image de synthèse, on a ici un style unique : celui de toute la série Similo.

Et ces illustrations joueront un rôle elles-aussi dans vos discussions et débats lors de l’élimination des cartes. « Oui, mais dans le fond de la carte, il y a des symboles des Reliques de la Mort, donc un triangle, et donc forcément c’est un lien avec la forme de son nez ! » « Regarde sa coiffure, c’est vraiment exactement la même ! » « Elle fait peur cette créature, c’est parce que c’est un méchant qu’il faut trouver ! ».

De mon côté, je ne ferai que souligner le bonheur des styles variés dans les productions du Monde Magique, qui démontrent une certaine évolution sur le sujet par Warner Bros.

Similo, c’est enfin un univers riche

Bien sûr, dès le premier jeu Similo, vous pourrez jouer avec les règles présentées plus haut. Un jeu se suffit parfaitement à lui-même, et le Similo Animaux Fantastiques peut-être encore plus qu’un autre ; mais on y reviendra plus tard. Mais Similo a un autre avantage, c’est que les différents jeux (et donc univers) sont compatibles entre eux !

Pour pimenter votre partie, plusieurs options sont possibles.

• Option débutant : Vous jouez une partie classique, avec un seul deck Similo. Les cartes qui vous servent d’indices proviennent donc du même deck.

• Option intermédiaire : Vous jouez une partie classique, mais en mélangeant plusieurs decks Similo. Est-ce que ça va vous faciliter la vie, car vous pourrez faire éliminer facilement les cartes du mauvais deck ? Ou au contraire compliquer le choix de vos indices ?

• Option difficile : Une fois que vous maitrisez un peu le jeu, c’est l’option la plus intéressante (et celle indiquée dans les règles). Sans mélanger vos paquets de cartes, vous tirez un personnage dans l’un des decks (et les 11 autres dans le même), mais vous ne pourrez utiliser que les cartes du second deck comme indice. On complique le jeu d’un niveau ! Arriverez-vous à faire deviner un Niffleur uniquement avec des cartes issues de la Mythologie ?

Les différents univers existants sont : Mythes (et Mythologie), Contes (et Légendes), Histoire (personnages historiques), Animaux, Animaux sauvages, Monstres ; et bien sûr Harry Potter et Animaux Fantastiques.

Similo Animaux Fantastiques, une réussite ?

Vous l’aurez compris à la lecture de cette critique, je fais partie des convaincus par le principe du jeu en lui-même. C’est un petit jeu, facile à mettre en place, qui ne prend pas trop d’espace, et qui fonctionne de manière différente avec tous les âges. Les plus petits s’appuieront plus sur le physique des personnages, quand les plus grands iront peut-être chercher plus loin dans l’histoire de chacun.

Les parties sont courtes, s’enchainent vite, et ne se ressemblent pas. On a toujours un personnage différent à faire deviner, toujours des personnages « faux » différents également, et jamais les mêmes indices en main. La réflexion des joueurs avec lesquels on joue sera également une grosse variable dans la partie !

Mais Similo Animaux Fantastiques a un petit plus

J’ai apprécié cette édition pour plusieurs raisons. Bien sûr, mon amour de l’univers du Monde Magique n’y est pas étranger. Mais j’ai adoré la présence de personnages humains ; moldus comme sorciers ; et de créatures à part à peu près égale. Je trouve que ça ajoute énormément au fonctionnement du jeu.

La version Harry Potter ne contient presque que des sorciers. La famille Dursley, Dobby, et peut-être quelques autres exceptions, mais la magie n’est pas un élément suffisamment exploitable. Là où le Similo Animaux Fantastiques propose vraiment la nature même du personnage comme un élément de choix ; qui peut aussi s’avérer un piège.

L’utilisation de personnages parfois moins connus ne m’a pas dérangé. Au contraire, j’ai apprécié devoir jouer avec autant de héros que de personnages de second voire troisième plan. Le gros avantage est d’avoir, pour chaque carte, une description rapide en une ligne sur le bord de la carte pour resituer le personnage. Ça permet parfois à de moins grands fans de s’aiguiller dans la bonne direction, ou de faire des liens avec ses autres cartes disponibles.

L’édition est vraiment réussie ! Il est maintenant temps d’utiliser les cartes du Similo Harry Potter pour faire deviner mes personnages des Animaux Fantastiques… Ce challenge, ça sera certainement pour ma prochaine partie ! Et vous, est-ce que Similo rejoindra votre ludothèque ?

Infos pratiques

• 2 à 8 joueurs (on préfère y jouer entre 2 et 4 pour que chacun ait vraiment son rôle dans les discussions)
• 10 à 15 minutes par partie
• Conseillé à partir de 7 ans

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