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Rowling, Lupin et le SIDA ; la controverse insensée

La sortie des trois nouveaux eBooks de Pottermore a des bons et des mauvais côtés. Le bon côté, pour le site, c’est que le succès semble au rendez-vous et que des personnes n’ayant jamais lu les textes sur Pottermore ont pu les découvrir. Le mauvais côté, pour tout le monde, c’est que les médias et certains lecteurs ont cru que tout ce qui se trouvait dans ces livres était nouveau : résultat, des informations qui datent un peu refont surface comme s’il s’agissait de nouveautés.

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Dans certains cas, ça ne fait de mal à personne, ça ennuie simplement ceux qui savent que l’information était en ligne depuis parfois quatre ans, mais, dans d’autres cas, ça génère une polémique bien inutile : par exemple quand il s’agit de la réflexion de J.K. Rowling au sujet de Lupin qui dit qu’on peut voir la lycanthropie comme une métaphore du SIDA.

« C’était une métaphore pour ces maladies pour lesquels les gens sont stigmatisés, comme le SIDA et le VIH. Toutes sortes de superstitions entourent les maladies du sang, sans doute à cause du tabou sur le sang lui-même. La communauté magique prône à l’hystérie et aux préjugés, autant que celle des moldus, et le personnage de Lupin m’a donné l’occasion d’aborder ce sujet. »

[It] was a metaphor for those illnesses that carry a stigma, like HIV and AIDS. All kinds of superstitions seem to surround blood-borne conditions, probably due to taboos surrounding blood itself. The wizarding community is as prone to hysteria and prejudice as the Muggle one, and the character of Lupin gave me a chance to examine those attitudes.

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Il convient de faire remarquer que l’autrice a fait preuve d’une légère maladresse dans sa formulation, dans la mesure où le VIH désigne le virus responsable, et le SIDA le dernier stade d’infection à ce même virus.

Certains ont donc sauté sur l’occasion pour s’attaquer à l’auteur, parlant d’un réaménagement de l’œuvre (retrofitting) voire, plus grave, d’homophobie :

  •  “En 2035, JK inventera encore des métaphores a posteriori afin d’apparaître progressiste” (lien)
  •  “Donc [Ndlr : avec Greyback] JK répand volontairement le dangereux stéréotype qui veut que des homosexuels se baladent et transmettent vicieusement le SIDA aux gens. Immonde, dépassé et homophobe.
  •  “Ce truc de JK Rowling avec le VIH/Lupin est tellement à chier. Et homophobe. Il y a encore tant de personnes qui pense que gay = « contamination HIV/AIDS »” (lien ; ce dernier Tweet pourrait être lu positivement en anglais si le suivant n’explicitait pas la critique envers Jo).

Nous ne sommes nous-mêmes pas adverses à la critique, mais uniquement quand elle est fondée. Ça fait même deux fois en quelques jours que l’auteur est victime d’attaques complètement insensées.

Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un réaménagement de l’œuvre, au contraire de quand l’autrice déclare qu’untel est juif ou homosexuel ; il s’agit d’une analyse, d’une interprétation possible. Personne n’a attendu l’avis de Rowling avant de lire la condition de Lupin comme une possible métaphore ; c’est ce que font les universitaires.

Deuxièmement, cette déclaration n’est pas neuve. On en retrouve une trace dans un livre paru en 2001 !

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Ensuite, la métaphore est peut-être incomplète, comme le souligne cet article de Salon, mais l’aspect stigmatisation est bien présent et c’est le seul que J.K. mentionne. Le processus de transmission, le comportement de Greyback, l’agressivité mensuelle de Lupin… tout n’est pas à traiter comme une métaphore permanente du SIDA.

Pour finir, ceux qui sautent sur l’idée que Rowling entretien le parallèle SIDA/homosexuel sont, en fait, victimes eux-mêmes de cette idée, puisque Jo n’a jamais parlé d’homosexualité dans le contexte. Ce sont les critiques qui, parce qu’on parle de maladie transmise volontairement, pensent au mythe selon lequel des homosexuels véhiculent tous le SIDA et “s’en servent”. Il n’y a aucun lien direct dans les propos de l’auteur.

L’idée est simple : ce dont souffre Lupin est sous contrôle ; ça ne se transmet pas par simple contact ou par voies respiratoires ; ça ne le met pas en incapacité de travail permanente… cette affliction ne devrait donc pas le mettre au banc de la société. C’est tout ce que l’auteur cherche à dire et il n’y a rien d’homophobe dans ce message, même si la métaphore est imparfaite et les mots maladroits.

En réponse à un article du Sydney Morning Herald.

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