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PotterAfter – Final Fantasy IX

logo_potterafter_ffix.pngSi le précédent PotterAfter a innové en proposant une comédie musicale, celui-ci se veut encore plus révolutionnaire, et vous parlera d’un jeu-vidéo. Plus téméraire encore, cet article traite d’un jeu sorti en 2000, soit considéré comme une antiquité dans le monde vidéo-ludique. Néanmoins, j’ai personnellement la conviction qu’il recèle de nombreux éléments susceptibles d’intéresser des Potterheads. Sans plus attendre, je vous présente Final Fantasy IX, neuvième opus d’une des plus célèbres sagas de jeux-vidéo.

 

Final Fantasy IX, de quoi s’agit t-il ?

 

Mondialement connue dans le monde des jeux-vidéo, la saga Final Fantasy est une série de RPG, autrement dit RolePlayGames, en français jeux de rôle. Le principe général d’un RPG est de raconter une histoire à caractère épique (entendre par là une succession de quêtes pour les héros) et de permettre au joueur d’en incarner le ou les principaux personnages.
La série Final Fantasy, typiquement japonaise, est constituée de plus d’une vingtaine de jeux, mais avec pour principe que chaque opus numéroté se passe dans un univers différent, avec des personnages et des histoires uniques (ainsi l’intrigue du VI n’est pas du tout la même que celle du XII, etc.).

Sorti en 2000, Final Fantasy IX se passe dans un univers assez typique de l’héroic-fantasy, plutôt de style médiéval. Il raconte l’histoire de Djidane, membre d’un groupe de voleurs opérant dans un aéronef-théâtre. Au début de l’intrigue, le gang prépare un grand coup : kidnapper la belle princesse Grenat, fille de la grosse et laide reine Branet d’Alexandrie (ndlr : rien à voir avec celle d’Égypte).

Leur plan se déroule mieux que prévu : la princesse les rejoint de son plein gré, ainsi que le chevalier Steiner et Vivi, un petit magicien (eux moins de leur plein gré).

Vite pourchassés par les sbires de la reine qui apparaît être un personnage plus sombre qu’on ne pourrait le croire, il s’ensuivra moult péripéties et retournements de situation, de nouveaux alliés, des aventures dans divers environnements magnifiques, des jeux de cartes, beaucoup de magie, de créatures gigantesques, et un jeu de un-deux-trois-soleil entre une grenouille et un molosse en cage.

Comme dans tout RPG qui se respecte, le modeste petit groupe sera peu à peu investi de la délicate mission de sauver le monde face à la terrible reine Branet et ses sous-fifres, mais aussi de Kuja, un sorcier cruel. Tout cela finira en apothéose dans un monde de cristal généré par le grand méchant, où les héros devront faire face au dernier ennemi : la Mort en personne.

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Mais alors pourquoi ça pourrait intéresser les fans de Harry Potter vu que ça n’a apparemment pas grand-chose à voir ?

 

Eh bien détrompez-vous, car malgré leurs nombreuses divergences, Final Fantasy IX et Harry Potter ont deux grands points communs, de fond et de forme, qui les rapprochent, en particulier quant au message porté.

Un univers où se mêlent merveilleux et technologie, haut en couleurs et attrayant

Prenant un virage complètement à l’opposé des deux précédents opus (à cette époque les seuls sortis en Europe donc seuls connus du public occidental) qui étaient centrés sur des univers très technologiques et mécaniques, Final Fantasy IX revient aux sources avec un monde empreint de merveilleux, très medieval-fantasy, mais avec une forte part de technologie (des aéronefs, des machines à créer des mages-noirs, des constructions gigantesques gérées par des machines…).

L’univers très enchanteur regorge de petites inventions et de petits détails qu’on s’amuse à chercher et à regarder. Globalement l’univers est très cohérent et crédible (avec toutefois plusieurs clichés des jeux japonais du genre). De même, cet opus offre de nombreux moments d’humour et de légèreté bienvenus qui contrastent avec les toutes aussi nombreuses phases plus sérieuses du jeu. Enfin il faut souligner la grande qualité de la bande-originale de Nobuo Uematsu, célèbre compositeur japonais.

240.jpg Ces éléments sont ceux qui ont aussi fait le succès de la saga de Rowling : un monde magique mais imprégné du monde moderne, où les sorciers cherchent à se faire plus ou moins une place dans le monde qui les entoure, ou préfèrent vivre en autarcie. Une histoire qui, si elle traite de sujets sérieux et graves, voire philosophiques, n’en regorge pas moins de nombreux passages savoureux et drôles.
Aussi bien l’un que l’autre possède des personnages hauts en couleurs, ainsi qu’une musique mémorable créant une ambiance bien particulière (pour ce qui est des adaptations cinématographiques de la série Harry Potter).

Plus largement, c’est une quête identitaire du héros qui, s’il n’est pas dès le début investi d’une mission ou d’un aura dans Final Fantasy IX, se retrouve dans les deux œuvres (mais le parcours initiatique étant le schéma de base d’un nombre infinitésimal d’histoires, cet argument n’est que peu pertinent). Les deux histoires racontent celle d’un individu se retrouvant malgré lui confronté à un destin de sauveur providentiel.

Une philosophie de l’acceptation de la finitude

Si les Final Fantasy de l’âge d’or ont chacun un thème particulier, celui du neuvième épisode est incontestablement celui de la mort. Tout le jeu est construit autour des différentes positions à adopter sur sa propre fin et celle des autres et sur le sens à donner à la vie (comme le fit plus tôt Final Fantasy VI dans une moindre mesure). Les personnages de cet opus représentent diverses façons de l’appréhender : l’un se demande quel est le sens de son existence s’il n’a personne à protéger, un autre (qu’on peut assimiler à une intelligence artificielle) cherche à comprendre ce que c’est de vivre, une dernière se lamente sur la douleur de l’oubli, qui serait une double mort…

Et bien entendu, au delà des héros, il y a l’antagoniste, celui dont la vision de la mort est mauvaise. Kuja, l’équivalent de Voldemort, est un être cruel qui prend du plaisir à voir le monde se détruire, en fournissant des armes aux monarques ambitieux et sans scrupules. Narcissique, la vie des autres ne signifie rien pour lui. Il nie sa propre fin en s’adonnant à ses plaisirs malsains. C’est donc tout naturellement que, lorsqu’il prend pleinement conscience qu’il va bientôt mourir, il décide de détruire la planète avec lui : quitte à partir, autant que ce soit tous ensemble. C’est même sa peur démesurée de mourir qui donnera naissance au boss final de jeu, un monstre qui représente la mort. Cependant, contrairement à Voldemort, il aura avant de mourir un geste rédempteur envers les héros en les protégeant.

Ainsi, la thématique principale de Final Fantasy IX est en parfaite résonance avec celle développée dans la saga de J.K. Rowling. Les héros doivent trouver un sens à leur existence et accepter leur fin, face à un antagoniste qui lui refuse cette finitude et dont les motivations sont la peur de la mort.
Une autre grande leçon de cet opus est que si l’on croit en les autres, ils croiront à leur tour en nous. Thème certes classique dans les histoires de ce genre, mais qui se retrouve aussi dans la saga de Rowling. Nous avons également droit dans les deux œuvres au héros qui ne veut sacrifier personne et part tout seul contre le danger, mais dont la puissance de l’amitié va le sauver.

En conclusion, Final Fantasy IX présente un thème principal et un univers proche de celui du jeune sorcier à lunettes. Véritable fable philosophique avec de nombreux éléments de fantasy, le neuvième opus de la saga nippone est, plus que les autres, orienté vers une leçon de vie. Il en est de même pour Harry Potter : ce qui se présente comme une série de livres pour enfants renferme beaucoup plus. D’avantage qu’un divertissement, ce sont des réflexions sur la vie et la philosophie qui sont proposées au lecteur. C’est ainsi que contrairement à ce qu’on pourrait croire, les deux œuvres qui n’ont à priori pas grand-chose en commun (un jeu-vidéo et un livre, le loisir et la culture) se rejoignent.

Si vous ne pouvez ou ne voulez pas y jouer vous-même (ce jeu étant jouable sur les trois premières playstations et sur ordinateur, notamment via des plateformes comme Steam) mais que vous êtes intéressé-e, il reste soit la solution de regarder des « let’s play », ou encore de lire La légende Final Fantasy IX (Third Edition), livre très complet qui raconte l’histoire (de façon non romancée).
Néanmoins, cette dernière solution reviendrait à se priver de la bande originale et des dialogues du jeu, qui sont un ravissement à l’écoute – la plupart du temps – comme à la lecture (Square-Soft n’ayant réalisé des Final Fantasy doublés qu’à partir du dixième opus).
En tout cas, j’ai personnellement la conviction que, si l’on a apprécié la saga Harry Potter, on ne pourra qu’aimer Final Fantasy IX, à condition de ne pas être reboté par un univers très médiéval-fantasy, des créatures fantastiques, ou des graphismes un peu datés pour la version console.

Pour retrouver les autres PotterAfter, c’est ICI !

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