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Les Animaux Fantastiques : « Menace Fantôme » du monde magique ?

Depuis quelques années, le monde du cinéma est envahi par les remastérisations et préquels de films ou sagas à succès. Parmi eux, ‘Star Wars épisode I : La Menace fantôme’ a souvent été considéré comme un point faible pour les fans de Star Wars.
Sorti plusieurs années après le dernier film de la saga ‘Harry Potter’, le premier opus des ‘Animaux fantastiques’ risquait de répéter les mêmes erreurs, mais peut-il être considéré comme « La Menace fantôme » du monde magique ?


Une volonté de renouveau

La Menace fantôme est sorti en mai 1999, 16 ans après la présumée fin de Star Wars. Arrivant après des années de spéculation et d’espoir, il a été l’élément déclencheur d’une longue série de suites et reboots reposant entièrement sur la nostalgie.
À l’époque, les fans ne disposaient que d’un univers élargi de livres et bandes-dessinées, et La Menace fantôme était une brillante promesse d’un retour à une galaxie lointaine dès la première bande-annonce portée par la bande-originale iconique de John Williams.

Dans ce sens, Les Animaux fantastiques suit le mouvement de La Menace Fantôme. Il a été annoncé comme la première prélogie importante de l’univers de J.K Rowling, venant presque une décennie après le dernier tome, Harry Potter et les reliques de la Mort, en 2007.
Pendant ces nombreuses années post-Potter, les fans se sont plongés dans de nouvelles informations inédites à travers le site Pottermore, faisant grandir l’espoir qu’une nouvelle saga pourrait voir le jour dans la continuité de Harry Potter : entre la volonté d’avoir une histoire sur les maraudeurs, une suite directe à la bataille de Poudlard ou encore sur les enfants du trio, les possibilités étaient nombreuses, et J.K Rowling a choisi de satisfaire ses fans à travers une nouvelle saga assez étonnante, en mettant en avant Newt Scamander et les créatures fantastiques de son univers.
Et tout comme La Menace fantôme, la première bande-annonce a ensorcelé les fans de la première heure avec les accords familiers d’une partition de James Newton Howard reprenant les airs du très célèbre thème d’Hedwige de John Williams.

La nécessité d’un équilibre

La question centrale de tout redémarrage est celle de l’équilibre : comment faire un film qui satisfait les fans tout en attirant un nouveau public ?

lukenewt.png La Menace fantôme a profondément dénaturé certains aspects qui ont fait le succès des films originaux en faveur d’une histoire centrée autour de Anakin Skywalker, alors âgé de neuf ans. Les réalisateurs ont souhaité rendre La Menace fantôme plus agréable et adapté à un public plus jeune et désireux d’acheter de nombreux objets dérivés mais entre l’accent mis sur les images numériques, un humour bon marché et la continuité rétroactive, cet opus s’est montré décevant pour les fans de la première trilogie
Alors que La Menace fantôme essayait de toucher un nouveau public plutôt que de satisfaire celui qu’il avait déjà, Les Animaux fantastiques arrive à élargir ses horizons.
L’équipe du film a réussi à garder l’univers fantastique qui plaît tant aux fans de Harry Potter tout en le rendant accessible à un nouveau public.
Les bases de l’univers de J.K Rowling n’ont pas disparues : toujours la même magie, les mêmes sortilèges, un personnage principal qui vient de Poudlard, une bande-son familière… Les fans ne perdent pas leurs repères malgré les changements radicaux de lieu et d’époque qui permettent au contraire d’élargir nos connaissances sur le monde sorcier, puisque l’on passe de la Grande-Bretagne des années 1990 au New-York des années 1920. Un choix qui aurait pu paraître risqué de la part de l’auteur mais qui s’avère judicieux puisque cela complète parfaitement l’avant génération Harry Potter, d’autant plus que ce choix d’époque nous amènera à l’un des événements sorciers le plus attendu par les fans, à savoir la bataille entre Grindelwald et Dumbledore en 1945.

L’importance des personnages

Dans La Menace fantôme, nous nous exposons à une difficulté à s’attacher aux nouveaux personnages. Certains d’entre eux, déjà connus tels que Yoda ou C3PO, ne sont que l’ombre d’eux-mêmes et les autres manquent de charisme et de profondeur. Darth Maul et Jar Jar sortent légèrement du lot mais le premier est sous-exploité et se fait vite expédier du film et le second sur-exploité à l’extrême, alourdissant le film d’un humour idiot et énervant, un humour gratuit et sans fondement qui nous ramène aux films pour enfants.
Heureusement, Les Animaux fantastiques arrive à nous faire apprécier la plupart des personnages, cette fois adultes et plus matures, auxquels les fans de Harry Potter peuvent s’identifier : nous avons grandi en même temps que les personnages de Harry Potter, et nous vieillissons avec la nouvelle génération de Newt… Un sentiment qui peut sembler étrange pour les plus anciens fans puisque nous sommes dans une continuité de l’univers de Joanne Rowling, ce qui renforce notre fidélité à cet univers.
Mis à part une Tina un peu trop effacée, nous avons une diversité de personnages dont nous avons hâte de voir l’évolution dans les prochains films, entre l’attachant et sensible Newt, l’humour et la sympathie du no-maj Jacob, la charmante et intelligente Queenie, le film propose une galerie de personnages qui ont encore de nombreuses qualités à nous faire découvrir.

Une histoire reléguée au second plan

Un autre problème se posait dans La Menace Fantôme : de nombreuses scènes d’action sont présentes, mais peu d’entre elles ont des conséquences sur la suite et ne sont pas réellement utiles. Un problème que nous retrouvons sur ce premier opus des Animaux Fantastiques.
Dans La Menace fantôme, nous ne voyons pas Darth Sidious conquérir la galaxie, nous obtenons un hologramme sombre et des négociations commerciales.
Les Animaux fantastiques fait la même erreur en passant au second plan la sombre conspiration de Grindelwald pour se procurer un Obscurus afin de conquérir le monde, mettant en avant Newt à la recherche de ses créatures. Prenons exemple de la séquence de course poursuite entre Newt et le niffleur ; cette scène a beau être drôle, elle n’a aucun impact dans l’histoire.
eruptif.png Dans le même ordre d’idée, la scène où Newt réalise une parade amoureuse pour capturer son éruptif en chaleur est assez déroutante au premier visionnage du film, atteignant presque le même niveau d’embarras que la présence de Jar Jar Binks dans La Menace fantôme. En réfléchissant un peu plus à la signification de cette scène, on peut y voir un moyen de développer le personnage de Newt, de montrer sa connaissance et son amour pour les créatures fantastiques, mais l’embarras ne disparaît pas entièrement pour autant.

Et bien que la saga Les Animaux fantastiques puisse se préparer pour un duel spectaculaire entre Dumbledore et Grindelwald, dans ce premier volet, nous n’obtenons à ce stade que quelques mots chuchotés de Johnny Depp, et les spectateurs peuvent rester sur leur faim.
Cependant, Les Animaux fantastiques est le premier film d’une longue série avec quatre opus à venir, ce qui explique en partie le peu d’importance accordée à Grindelwald dans ce premier film. On peut facilement comprendre l’intention de Rowling à amener l’histoire sans précipitation, peut-être trop doucement au goût de certains spectateurs qui reprochent la lenteur dans le développement du film et de ses personnages, surtout dans la mesure où son statut de préquelle fait que l’on sait déjà comment l’histoire doit se terminer – en partie tout du moins.

Nous avons vu avec Les Animaux fantastiques qu’il est possible de construire un film équilibré puisque le premier film de cette prélogie s’émancipe de sa saga d’origine, en démarrant avec de nouveaux thèmes et de nouvelles créatures pour éviter la redondance.
Le fait que La Menace fantôme ait été fortement critiqué peut être considéré comme une mise en garde et Les Animaux fantastiques, malgré quelques faux pas, en a tiré pas mal de leçons afin de prouver que le monde des sorciers n’a pas besoin de Harry Potter pour séduire le public et convaincre les fans.

Cet article a été inspiré par une publication sur le site theverge

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