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Interview de l’éditrice américaine de Harry Potter

A l’occasion des 20 ans de la publication d’Harry Potter, Underlined a interviewé celle qui a amené le petit sorcier à lunettes aux Etats-Unis, Barbara Marcus, présidente de la section jeunesse chez l’éditeur Scholastic à cette époque. Voici une traduction de cette interview exclusive.

Comment avez-vous fait l’acquisition du premier livre Harry Potter ? Quelle a été votre réaction quand vous avez lu le manuscrit ?

L’agent de J.K Rowling avait envoyé le manuscrit à plusieurs maisons d’édition et Arthur Levine l’a reçu chez Scholastic. Il savait qu’il y aurait une vente aux enchères, donc il me l’a donné pour que je le lise. Je n’avais pas le temps de le lire tout de suite, donc je l’ai donné à ma fille, Lucy, qui a maintenant trente ans. Elle a toujours été une très bonne lectrice. Elle l’a lu et m’a dit : « Maman, c’est mieux que Roald Dahl ! ». Une fois que je l’ai lu, je savais que c’était un livre spécial. J’avais le sentiment que ça deviendrait un classique moderne.

Que s’était-il passé lors de la vente aux enchères ?

La vente aux enchères se jouait entre deux maisons d’édition et le prix avoisinait un nombre à 6 chiffres ce qui est très haut pour un(e) nouvel(le) auteur(e). Arthur est venu dans mon bureau et je lui ai dit que je pensais que ce serait une vente pérenne pour nous. Je lui ai dit : « Si tu l’aimes, achète-le ». Nous avons proposé une dernière offre. Et nous l’avons eu.

Cela fait 20 ans et Harry Potter est toujours un phénomène. Selon vous, qu’est-ce qui en fait un tel succès ?

Jo Rowling est un génie. Je pense que c’est un succès car cela parle d’enfants normaux dans un monde extraordinaire. Il y avait une sorte de « Je peux m’identifier à ça, peu importe qui je suis ». Au fond, c’est de cela que ça parle, tu peux être Harry Potter, je peux être Harry Potter, tout le monde le peut.

Quand avez-vous quitté Scholastic [[Barbara Marcus est maintenant présidente et éditrice de Random House Children’s Book]] et est-ce que cela fut dur de quitter Harry Potter ?

capa-barbara-marcus.jpg J’ai acheté tous les livres mais je suis partie avant que le dernier ne soit publié. J’avais l’impression que j’avais fait mon travail. À ce moment-là, ils avaient commencé à faire les films et Harry Potter était devenu une grande franchise. Au début, c’était vraiment l’amour des livres qui venaient des enfants et des libraires. Cela était lié aux choix que nous avions fait avec Jo et jusqu’à quel niveau de créativité nous pouvions aller. Grâce au monde magique, nous pouvions faire tellement d’activités de promotion et de marketing vraiment fun ! Autour du quatrième livre, quand Harry Potter est vraiment devenu un phénomène, on avait l’impression que c’était plus grand que Scholastic, le livre appartenait aux lecteurs. Le jour où le dernier livre est sorti, c’était difficile de ne pas diriger Scholastic mais je suis partie en sachant que les livres étaient entre de bonnes mains.

Quel est votre livre préféré ?

Je pense que le plus triste et le plus magique est La Coupe de feu, mais tu ne peux pas vraiment avoir un préféré car chaque livre a sa propre magie. Mon plus jeune enfant, qui a maintenant 23 ans, les relit tous les étés et on en parle toujours. Avant je connaissais chaque partie de chaque livre donc ça me rappelle plein de choses, c’est comme revenir à l’âge d’or de quelque chose, parler de Pré-au-Lard, des grands personnages et de tous les moments incroyables de la série.

Est-ce que vous avez un personnage préféré ?

Non ! Je dirais qu’on est obligé d’aimer Hermione. On est obligé d’aimer Dobby. On est obligé d’aimer Hagrid. Il y en a tellement quand tu commences à les citer !

Est-ce que vous avez un souvenir préféré ou une histoire de l’époque où vous travailliez sur la série ?

Ce que j’admirais le plus chez Jo était sa loyauté envers ses lecteurs. Je me rappelle que lors de sa première tournée d’auteur, elle venait d’être publiée aux États-Unis et d’apprendre que les droits d’adaptations cinématographiques et de vente de produits dérivés avaient été achetés. Elle était nerveuse de ce que l’entreprise allait faire avant que les livres ne soient publiés. Elle voulait que les enfants puissent imaginer comment était ce monde et à quoi ressemblaient les personnages, et ne voulaient pas qu’ils soient juste des figurines ou des jouets.

Elle a attendu tellement longtemps avant de faire les films car elle voulait que les livres sortent en premier. Maintenant les livres et les films sont liés, mais au début, elle voulait vraiment que les lecteurs créent le monde magique eux-mêmes.

Alors que la série devenait de plus en plus populaire, comment avez-vous fait pour que la série reste centrée sur les livres et pour les lecteurs ?

À partir du quatrième livre, Jo ne voulait plus que des critiques littéraires aient les livres en avance. Elle voulait que tout le monde les ait en même temps. En tant qu’éditeurs, nous avons passé beaucoup de temps à faire en sorte que personne ne reçoive les livres avant la date de mise en vente. Une fois, un train qui transportait les livres est tombé en panne dans la nuit. Un groupe d’enfants a forcé le wagon et pris quelques exemplaires, ils prévoyaient de les distribuer le lendemain à l’école. L’administration scolaire les a convaincus de nous les renvoyer. Je pourrais vous en raconter plein des histoires comme celle-là, comme le fait que nous ne voulions pas que les lecteurs soient influencés par les critiques et les médias pour qu’ils expérimentent le nouveau Harry Potter en le lisant.

C’est comme ça que les midnight parties se sont développées, elles se déroulaient dans les librairies indépendantes. Je me rappelle être allée à Chicago quand le troisième livre était en vente. Je me suis arrêtée au Anderson’s Bookshop à Napperville dans l’Illinois, où ils faisaient une midnight party, et c’était tellement magique. C’était vraiment les librairies indépendantes qui ont embrassé la magie des livres.

Arrivés au cinquième ou sixième livre, ma famille et moi avions l’habitude de louer une voiture pour la nuit et de conduire dans New-York pour aller aux différents endroits où il y avait des événements à minuit. C’était tellement merveilleux. Les gens passaient vraiment un bon moment.

Qu’est-ce qui ressort d’autre de la période où vous avez travaillé sur ce qui est maintenant un classique ?

Ce qui est si historique en publiant ces livres, c’est que nous faisions vraiment attention à ce à quoi le livre allait ressembler. À cette époque, les livres pour les enfants de primaire-collège n’avaient pas des couvertures embossées en lettres dorées, et les débuts de chapitres n’étaient pas illustrés, ce qui est maintenant une norme. Les livres grand format pour des enfants de cet âge ne se vendaient pas comme ils se vendent maintenant. Nous avons juste supposé que ce livre serait important pour toujours, donc nous l’avons traité comme un livre d’adulte. Nous avons vraiment pris soin de rendre le livre physique spécial parce que nous croyions en lui.

Source Underlined

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