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Théorie Harry Potter – 7 obstacles pour 7 tomes


Pendant les années qui ont précédé la sortie des deux derniers tomes, de nombreux fans ont essayé de trouver un lien entre les obstacles séparant la pierre philosophale dans le premier tome et la structure des sept tomes dans son entièreté. Un fan, HPboy13, a compilé les nombreux éléments de cette théorie dans un article publié sur Mugglenet, dont le présent article est une traduction.

Selon cette théorie, chaque obstacle correspondrait à un tome de la saga, et y serait lié par deux points ; la matière dont il est question, et la façon dont le trio affronte l’obstacle. En étudiant chaque obstacle avec attention, on peut donc remarquer l’importance de la préfiguration dans la série dès le tout premier tome.

Premier tome : Touffu

Touffu représente les soins aux créatures magiques (bien qu’Hagrid n’enseignait pas encore cette matière à l’époque), ce qui correspond au premier tome. On y rencontre en effet de nombreuses créatures magiques qui ont une grande importance pour la construction et l’évolution de l’intrigue, bien plus que dans les tomes qui suivront : les gobelins, le troll des montagnes, Norbert, les licornes, les centaures, et Touffu lui-même.

Une importante partie de la saga est consacrée à Harry, à la façon dont il apprend à surmonter sa solitude, et sa quête d’une famille de substitution, un processus particulièrement important dans L’École des sorciers, dans lequel il devient ami avec Ron et Hermione. Touffu exprime littéralement l’idée que « trois têtes valent mieux qu’une ». Harry a besoin de l’aide de ses amis et alliés pour s’en sortir, besoin représenté par la flûte offerte par Hagrid et grâce à laquelle il peut endormir Touffu.

Harry ne fait rien de particulier pour vaincre Touffu, il se contente de garder le chien endormi pendant que le trio lui passe devant. Le chien essaye de se réveiller, mais le trio l’en empêche : « Lorsque la musique s’arrêta, le chien se remit à grogner et à bouger, mais dès qu’Hermione joua de nouveau, il replongea dans le sommeil ».

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Ceci est donc symbolique des tentatives de Voldemort de revenir à la vie, et des échecs qu’il essuie. Le moment où Touffu est sur le point de se réveiller lorsque la flûte passe de Harry à Hermione représente ce moment dans l’École des sorciers, lorsque Voldemort échoue de justesse à revenir. Comme le fait remarquer Dumbledore un peu plus loin dans le récit, Voldemort n’a pas été vaincu : « Tu as sans doute retarder sa montée au pouvoir, Harry, mais il se retrouvera bien quelqu’un pour reprendre un combat qui semble perdu… Pourtant, si à chaque fois on continue de le retarder, alors il est possible qu’il ne reprenne jamais le pouvoir.» Mais il finira par revenir, tout comme Touffu finit par se réveiller juste après que Hermione a sauté par la trappe.

La façon dont Harry dépend des autres est aussi représenté par la façon dont il passe devant Touffu. C’est aussi l’apparition de son « complexe de héros » :


« Si vous voulez revenir en arrière, je ne vous en voudrai pas, commença Harry
– Ne sois pas stupide, dit Ron
– On vient avec toi, dit Hermione. »

C’est le premier d’une longue série d’échanges comme celui-ci ; Harry est perpétuellement en train d’essayer de protéger ses amis en leur disant de ne pas venir avec lui, et Harry est le premier à descendre par la trappe, de la même manière qu’il mènera leurs aventures durant les années qui suivront. Mais Ron et Hermione sont juste derrière lui, et le resteront jusqu’au bout de la série.

Deuxième tome : le Filet du Diable

La Chambre des secrets nous présente plus de cours de botanique que n’importe quel autre tome, ce qui nous donne notre connexion avec le filet du Diable. Les mandragores sont une partie importante de l’intrigue de ce tome, et nous assistons, au début du livre, au seul cours complet de botanique de la saga.

Comment le trio affronte-t-il le Filet du Diable ? Hermione utilise ses connaissances et trouve la réponse. Exactement comme l’intrigue de la Chambre des Secrets, pour laquelle Hermione trouve seule toutes les réponses qu’ils cherchaient, Ron et Harry dépendant entièrement de ses connaissances pour réussir. Hermione comprend que le monstre de la chambre est un basilic, avertit Pénélope Deauclaire, lui conseille d’utiliser un miroir avant de tourner dans un couloir et sauve ainsi des vies. Elle découvre même la façon dont le basilic se déplace dans l’école, et communique l’information en écrivant « tuyaux » en bas de la page du livre de la bibliothèque, de la même façon qu’elle reconnaît la plante qu’ils rencontrent sous la trappe et trouve le moyen de s’en débarrasser.

La façon dont le trio affronte le Filet du Diable quant à elle fait écho à la façon dont ils interagissent avec le journal de Tom Jedusor. D’abord, ils supposent que c’est quelque chose qui peut les aider, et se réjouissent de son existence. Harry dit du filet du Diable qu’il « a du être placé là pour amortir la chute », Ron renchérit et lance : «Une chance qu’il y ait cette plante». Mais une fois que le filet du Diable révèle sa véritable nature, Hermione « les regarde avec horreur ». Cela préfigure la façon dont Harry se comportera avec le journal de Jedusor : il considère d’abord que celui-ci va leur être utile, puis s’horrifie lorsque celui-ci se retourne contre lui. La façon même dont ces deux éléments sont décrits sont similaires ; « Heureusement que j’ai consigné mes souvenirs ». Un peu plus tard, lorsque Harry se retrouve dans la Chambre, il pense toujours que Jedusor lui viendra en aide, et lui lance même « Il faut m’aider, Tom ». Une fois que Tom est démasqué, il est fait mention de « l’air horrifié de Harry », faisant une nouvelle fois écho à l’épisode du Filet du Diable du tome 1. L’utilisation du langage de Rowling etant savamment calculée, cette similitude n’est sans doute pas le fruit du hasard.

Notons également également que l’accès au filet du diable comme celui de la Chambre des Secrets se font après une longue chute dans les entrailles du château.

Troisième tome : Les clefs volantes

Le troisième obstacle qui mène à la pierre philosophale a pour thème les sortilèges, et c’est également un thème important du troisième tome de la saga. Une part importante de l’intrigue du Prisonnier d’Azkaban tourne autour du sortilège de Fidelitas et de la personne que les Potter avaient choisi comme Gardien du Secret. On peut aussi voir un lien entre le don de Harry pour le Quidditch qui lui permet de s’emparer de la clef, et le fait que le Prisonnier d’Azkaban soit le seul tome de la saga dans lequel Harry joue les trois matchs de l’année et permet ainsi à Gryffondor de gagner la coupe de Quidditch.

Illustration des par Mary GrandPré

Le troisième obstacle repose uniquement sur le talent de Harry : il repère la clef, et après que celle-ci a évité Ron puis Hermione, Harry finit par l’attraper. De manière similaire, les évènements du Prisonnier d’Azkaban reposent davantage sur les capacités magiques de Harry que n’importe quel autre tome. Les autres livres invoquent davantage son courage ou sa capacité à aimer, ou encore l’aide de quelqu’un lorsqu’elle s’avèrera nécessaire. Mais si Harry n’avait pas été capable de produire un patronus corporel assez puissant pour chasser les détraqueurs à la fin du Prisonnier d’Azkaban, les évènements auraient pu prendre une tournure bien plus dramatique.

Quant à la clef elle-même, elle se cache à la vue de tous, se reposant sur sa capacité à se fondre dans la masse pour ne pas être repérée. Dans le Prisonnier d’Azkaban, la clef de l’intrigue – Peter Pettigrow – se dissimule elle aussi à la vue de tous, sous sa forme animale, et compte sur sa banalité pour ne pas attirer l’attention.

Que fait Harry avec ces clefs ? Il les attrape, mais finit par les relâcher. Après avoir déverrouillé la porte, il laisse la clef s’envoler,«les ailes en piteux état». De la même façon, il épargne Queudver, et lui permet donc indirectement de prendre la fuite. Mais tout comme il a endommagé la clef lorsqu’il s’en est emparé, il a également, d’une certaine manière, altéré Queudver. Il le laisse en vie, mais à partir de ce moment-là, Queudver doit la vie à Harry, il a une dette envers lui. Ce qui fait de Queudver un serviteur « brisé », selon les termes de Dumbledore ; «Je serai très étonné que Voldemort veuille d’un serviteur qui a une dette envers Harry Potter. »

Quatrième tome ; le jeu d’échecs version sorcier.

Le lien entre tome et type de magie invoquée est sans doute le plus mince ici, dans la mesure où la métamorphose ne joue pas un rôle prépondérant dans ce quatrième tome. Les principaux phénomènes de métamorphose présents dans ce tome sont la transformation du corps de Bartemius Croupton Sr en os, celle de Draco Malefoy en fouine et, bien sûr, le polynectar qui est une potion métamorphosante. Cedric et Viktor utilisent également la métamorphose dans la première et deuxième tâche du tournoi des Trois Sorciers respectivement, mais ni l’une ni l’autre de leur tentative ne rencontrera un grand succès.

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Ce qui lierait de manière bien plus convaincante cet obstacle au tome quatre, serait plutôt le fait qu’il s’agisse d’un jeu : la connexion à la Coupe de feu devient alors évidente. Une très grande partie de ce tome est consacrée au tournoi des Trois Sorciers, un jeu autour duquel toute l’intrigue va tourner. En dehors de ce tome et de cet obstacle, tous les autres n’ont pas de réelle structure, le trio arrive au bout de manière assez hasardeuse, désordonnée. Mais les échecs sont un jeu qui observe une structure rigoureuse, tout comme le tournoi fait du quatrième tome une livre méticuleusement structuré : la sélection des champions, l’examen des baguettes, les trois tâches, le bal de Noël,… Jamais Harry n’avait eu une année scolaire aussi soigneusement organisée.

La partie d’échecs change également la donne, tout comme la Coupe de Feu a marqué un tournant dans l’intrigue de la série. J.K Rowling elle-même a décrit le quatrième tome comme un « pivot » et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Voldemort revient à la vie, ce qui modifie toute la dynamique de la série ; il n’est alors plus question de l’empêcher de revenir ; la série se consacre désormais à la guerre qui se prépare. Nos héros étaient parvenus indemnes jusqu’au quatrième obstacle et donnaient l’impression d’être capables de traverser les différents obstacles, atteindre le miroir, et affronter Rogue. De la même manière, tout le monde parvient sans dommage (ou en tout cas vivant) jusqu’au tome 4 : le seul humain à mourir entre les tomes un à trois est Quirrell. Puis tout change brusquement lorsque Ron est renversé par la reine blanche, et lorsque Cédric Diggory est tué de sang-froid.

De la même façon, jusqu’au tome 4, Harry et ses amis ont triomphé presque sans prix à payer. Le Prisonnier d’Azkaban ne s’est certes pas terminé sur une victoire triomphante, dans la mesure où Pettigrow s’est échappé et Sirius n’a pas été innocenté. Mais Harry a réussi à sauver Buck, à humilier Rogue par la même occasion, et le livre s’était terminé sur une note joyeuse. Mais dans la Coupe de feu, pour la toute première fois, la victoire a un prix. Tout comme Ronan l’avait prédit dans l’École des sorciers « Les innocents sont toujours les premières victimes ». Cédric, un personnage jeune, bon, et sympathique, meurt à une époque où de telles choses n’arrivaient que très rarement dans les livres pour enfants. Même après la Coupe de feu, les lecteurs avaient été choqués lorsque Jo avait révélé qu’un autre personnage mourrait dans l’Ordre du Phénix.
La partie d’échecs préfigure donc le tournoi des Trois Sorciers, et la blessure de Ron annonce la mort de Cédric. Et ceci est encore indépendant de l’analyse selon laquelle chaque déplacement de la partie elle-même prédit les évènements de la fin de la saga.

Cinquième tome : le troll

Le troll représente la Défense contre les forces du Mal, et si la matière reste très importante tout au long de la série, il est évident que c’est un des éléments majeurs de l’Ordre du Phénix. Harry devient professeur de Défense contre les forces du Mal, le meilleur enseignant que nous ayons vu pour cette matière, et apprend à tous ses amis à se défendre. L’armée de Dumbledore, et la Défense contre les forces du Mal par extension, est si importante dans ce tome que J.K Rowling avait même envisagé de donner son nom au titre du tome.

Lorsque Harry et Hermione arrivent dans la pièce du troll cependant, la créature a déjà été assommée, et ils n’ont rien besoin de faire. Cela fait écho à la façon dont une grande partie du travail est fait par quelqu’un d’autre (en l’occurrence Dumbledore) pour Harry dans ce cinquième tome. Tout comme le troll vaincu, cela marque un important changement de rythme pour Harry. Harry est habitué à être au centre de l’attention de chaque tome : le trio s’empare de la pierre philosophale et décrypte le mystère de la chambre des secrets. Il est celui qui est supposé être poursuivi par Sirius, puis celui qui affrontera les épreuves du tournoi des Trois Sorciers. Puis, soudainement, Harry est en possession d’une grande partie des réponses dès le début et a simplement besoin de s’asseoir et de laisser les adultes s’occuper des choses importantes. N’est-il pas intriguant que Jo ait prévu un tome d’inactivité pour Harry depuis le départ, si l’on suppose que ces tâches ont effectivement été planifiées en amont ? Cela a en réalité un sens d’avoir un tome centré sur Harry et le développement de son personnage plutôt que de lui faire résoudre un nouveau mystère.

Sixième tome : l’énigme de potions.

Les potions représentent un thème majeur du sixième tome ; nous passons plus de temps dans la classe de potions que dans tous les autres tomes réunis. Le livre de potions est également un point important de l’intrigue, et les philtres d’amour sont évoqués à plusieurs reprises.

Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. L’énigme de potions telle qu’elle est présentée à la fin du premier tome a été longuement analysée par les fans pendant des années. Et une des multiples observations qui en a résulté, c’est que les contenus des différentes bouteilles de l’énigme apparaissent tous au fil du Prince de Sang-mêlé, et dans l’ordre dans lequel ils sont présentés sur la table lors de l’épreuve de Rogue sous la trappe.

Tout d’abord, à propos de l’ordre des différentes bouteilles : l’énigme donnait suffisamment d’indices pour qu’il n’y ait que deux arrangements possible des bouteilles, car nous ne connaissons pas les tailles desdites bouteilles. Vous pouvez trouver tous les détails de l’analyse de l’arrangement des bouteilles ICI. Des deux options, HPboy13 a utilisé celle qui plaçait une des bouteilles de poison au centre ; c’est la possibilité qui fonctionne le mieux avec les multiples parallèles qui ont été établis avec cette énigme depuis des années. A partir de là, on peut donc dire que l’ordre des bouteilles est :
Poison ; Vin ; Potion permettant d’aller vers l’avant ; Poison ; Poison ; Vin ; Potion permettant de revenir en arrière.

Il est fait mention de trois poisons et de deux vins dans le Prince de Sang-mêlé. Felix Felicis est une potion qui permet à Harry d’avancer dans sa quête pour détruire Voldemort. La potion que boit Dumbledore dans la caverne représente un obstacle important, elle le fait revenir en arrière dans sa quête. Et elles apparaissent toutes dans l’ordre chronologique.

  1. Poison : Voldemort a ensorcelé Hokey afin que cette dernière verse « quelque chose dans le chocolat chaud de sa maîtresse, qui s’avéra n’être non pas du sucre, mais un poison mortel ». Cela s’est passé bien longtemps avant les évènements de l’année 96-97, c’est donc le premier dans l’ordre chronologique.
  2. Vin : Rogue boit du vin des elfes avec Bellatrix et Narcissa lorsqu’elles lui rendent visite dans l’impasse du Tisseur. (chapitre 2)
  3. Vers l’avant : Felix Felicis apparaît pour la première fois dans le chapitre 9, lorsque Harry gagne la bouteille à l’issue du premier cours de potions. Il fera ensuite semblant de l’utiliser au chapitre 14.
  4. Poison : Lors d’un cours de potions au mois de janvier, Slughorn enseigne à ses élèves la troisième loi de Golpalott, et la classe doit créer un antidote à un poison composé.
  5. Poison : Le 1er mars, le jour de l’anniversaire de Ron, celui-ci est empoisonné après avoir bu l’hydromel de Slughorn, précédemment empoisonné par Malefoy.
  6. Vin : Lors des funérailles d’Aragog, Slughorn et Hagrid boivent une bouteille de vin, que Harry remplit au fur et à mesure.
  7. En arrière : Dans la caverne, Dumbledore boit une potion qui s’avèrera être un contretemps important dans leur quête des horcruxes.

Quant à la façon dont l’obstacle est surmonté, il est ici question de logique, et non de magie, comme le fait remarquer Hermione. Cela correspond également à la façon dont les choses se déroulent dans le Prince de sang-mêlé. Le trio commence par supposer que Dumbledore enseignera à Harry « une forme très avancée de magie, des anti-sorts puissants,.. ». Mais au lieu de cela, Dumbledore montre à Harry une multitude de souvenirs afin qu’il puisse comprendre son ennemi. Tout comme Hermione a résolu l’énigme en faisant preuve de logique, Dumbledore et Harry traversent les différents obstacles de la caverne qui mènent à l’horcruxe en rentrant dans la tête de Voldemort, en raisonnant comme lui, et en réfléchissant à la manière dont il concevrait ses pièges.

Septième tome : le miroir du Risèd

Tout comme le dernier obstacle s’est affranchi de toutes les règles établies précédemment, Les Reliques de la Mort marque un important changement de ton dans le récit ; le miroir ne correspond à aucune matière, et le trio ne fait pas sa rentrée à Poudlard.

La symbolique du Miroir du Risèd elle-même est perceptible tout au long du dernier tome. Le chapitre 28 est même intitulé « le miroir manquant », d’après le miroir à double sens qui a été transmis de Sirius et James à Harry et Abelforth. Un Dumbledore en possession d’un important miroir… ça vous dit quelque chose ?

Illustration du Miroir du Ridès par Mary Grandpré

Le miroir du Risèd ne montre rien d’autre que « le désir le plus profond, le plus cher que nous ayons au fond du cœur », et si le miroir à double-sens n’avait pas de telles propriétés, Harry l’a traité comme si cela avait été le cas. Dans l’École des sorciers, Harry regarde dans le miroir et se voit lui-même entouré de sa famille. Dans Les Reliques de la Mort, Harry est en train de penser à Dumbledore en regardant le morceau de miroir et a alors l’impression de voir les yeux bleu vif d’Albus Dumbledore. D’une certaine façon, on peut considérer qu’en cet instant, Harry est sur le point d’affronter Voldemort et de partir à la chasse aux horcruxes, et que son désir le plus profond en cet instant est de pouvoir parler à Dumbledore. La boucle serait alors bouclée : Harry rêvait plus que tout d’une famille, puis s’en est constituée une au fil des années, a subi la perte de plusieurs figures paternelles, et six ans plus tard, il est revenu à son point de départ, où retrouver la famille de fortune qu’il s’est constitué est alors ce qu’il désire plus que tout.

Lorsque Harry est de nouveau face au miroir du Risèd à la fin de L’École des sorciers, cependant, son désir le plus profond a changé : « ce qu’il désirait plus que tout en cet instant précis, c’était de trouver la pierre avant Quirrell ». En cet instant, Harry veut protéger la pierre plus que tout le reste, plus encore que sa famille.
Dans Les Reliques de la Mort, Harry regarde à nouveau dans le miroir à un moment critique du combat contre Voldemort, lorsqu’il se retrouve enfermé dans la cave des Malefoy alors qu’Hermione se fait torturer. Une fois encore, il exprime face au miroir son désir le plus profond, sans prêter attention au fait que ce n’est pas sa fonction :
«Dans le miroir, l’œil de Dumbledore le regardait.
« Aidez-nous ! cria-t-il, fou de désespoir. Nous sommes dans la cave du manoir des Malefoy, aidez-nous ! » ».
Harry voit l’œil de Dumbledore, mais sa seule préoccupation est de recevoir de l’aide pour sauver ses amis.

Dans les deux cas, le miroir a donné à Harry ce qu’il souhaitait, même si Harry ne comprend pas comment: « Il ne savait pas comment, il n’arrivait pas à le croire, mais maintenant, c’était lui qui avait la pierre ! » ; « « Dobby est venu à votre secours. » « Mais comment as-tu…? »
Les deux scènes forment une symétrie parfaite. Il faut dire que non seulement le dernier obstacle de l’École des sorciers correspond au septième tome, mais que, selon la théorie de la construction en miroir, le premier et le dernier tome sont également symétriques l’un à l’autre ; les correspondances entre ces deux tomes sont donc particulièrement travaillées.

Quant à la façon dont Harry se sort du dernier obstacle ; comment obtient-il la pierre ? Grâce à l’intelligence et aux calculs de Dumbledore « Seul quelqu’un qui désirait trouver la pierre, la trouver pas s’en servir, pourrait la prendre ». Dans les Reliques de la Mort, Harry se retrouve confronté à une situation très similaire avec des objets magiques liés de près ou de loin à Dumbledore. Comme celui-ci l’explique :

« Il existait peut-être un homme sur un million qui pouvait rassembler les reliques, Harry. Je n’étais capable de posséder que la plus médiocre, la moins extraordinaire. Je pouvais posséder la baguette de Sureau et ne pas m’en vanter, ne pas m’en servir pour tuer. Il m’était permis de la dominer, de l’utiliser, simplement parce que je l’avais prise, non pas pour un bénéfice personnel, mais pour sauver les autres de ses méfaits. La cape en revanche, je l’ai examinée par une simple et vaine curiosité. Elle n’aurait jamais fonctionné pour moi aussi bien que pour toi, son véritable propriétaire.
Quant à la pierre, je m’en serais servi pour essayer de ramener ceux qui reposaient en paix plutôt que pour accomplir le sacrifice de moi-même, comme toi tu l’as fait. Tu es le digne possesseur des reliques.»

En résumé, pour devenir le maître de la mort, tout comme pour se procurer la pierre philosophale, il est indispensable de ne pas avoir des intentions égoïstes et cupides, mais bien des raisons nobles, désintéressées, «non pas pour un bénéfice personnel mais pour sauver les autres de ses méfaits». Et Harry, qui se montre remarquablement altruiste à l’âge de onze ans et complète sa quête, se montre tout aussi extraordinairement désintéressé à dix-sept ans.

Conclusion

Les obstacles qui protègent la pierre philosophale semblent préfigurer de la résolution de l’intrigue des sept tomes !

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