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Potterafter : Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, la série TV

L’adaptation par Netflix des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire était très attendue par la rédaction. Les fans des livres trépignaient d’impatience, et les autres étaient alléchés par la distribution des rôles. Voici ce que nous en avons pensé. (L’article ne contient pas de spoilers.)

Voici la désastreuse histoire d’un jeune garçon orphelin maltraité par sa famille adoptive et doté de dons très spéciaux… Ah non, ça c’est Harry Potter.
Reprenons.
Voici la désastreuse histoire de trois jeunes enfants orphelins maltraités par leur famille adoptive et dotés de dons très spéciaux… Suite à l’incendie qui a ravagé leur maison et tué leurs parents, Prunille, Klaus et Violette (respectivement Presley Smith, Louis Hynes, et Malina Weissman) se voient adopter par un lointain cousin (au sens figuré, et proche au sens littéral et géographique) très particulier, le comte Olaf (Neil Patrick Harris), bien plus intéressé par leur fortune que leur bien-être. La série nous l’informe dès son générique : regardez ailleurs si vous ne voulez pas voir les histoires tragiques que vont vivre les enfants.

Comme dans Harry Potter, ils s’apprêtent à vivre une enfance compliquée, dans des foyers qui ne sont pas les leurs, et où les adultes sont souvent le problème et rarement la solution. Les chapitres de la série correspondant aux tomes des livres, tout comme dans Harry Potter, narrent la tentative du « méchant » d’obtenir satisfaction, et une nouvelle épreuve pour les enfants qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Ceux-ci sont dotés de talents hors du commun (Violette est une formidable bricoleuse, Klaus, tel Hermione, trouve toujours la réponse dans les livres, et Prunille a des dents acérées qui lui permettent de tout couper), mais si cela peut les sauver des manigances du comte Olaf, ce n’est pas pour autant qu’ils vont pouvoir vivre une vie heureuse : le désastre est leur seul futur.

L’adaptation de Netflix par Mark Hudis est en demi-teinte. La prestation des acteurs est formidable, et les personnages qu’ils incarnent sont très forts et attachants. Neil Patrick Harris est grandiose, et fait de l’ombre aux autres acteurs. Cependant, cette adaptation est trop édulcorée. La bande de gredins du comte Olaf ne fait pas peur du tout, et les malheurs des enfants sont toujours suggérés et jamais montrés. La série en sort bien plus comique que dramatique. Avoir voulu créer un programme tout public a atténué l’aspect noir de l’œuvre. Or, je pense qu’un public d’enfants n’a pas besoin d’être constamment rassuré, des films comme l’adaptation Coraline ont prouvé qu’on peut faire des programmes pour la jeunesse sans être trop naïf.

On notera malgré cela une esthétique léchée de bout en bout, avec une image en pop-up dans laquelle le spectateur a beaucoup de choses à voir. Netflix, pour cette adaptation, n’a pas forcément cherché à recréer l’ambiance des films, et c’est un bel effort. Elle a justement cherché à s’écarter un peu de l’univers Burtonnien qui régnait dans l’adaptation de Brad Silburling, tout en restant dans une thématique intemporelle et décalée.
Cette adaptation rappelle les œuvres de Wes Anderson visuellement, ou des frères Cohen dans son style, et dans l’humour noir et absurde. Cependant, si elle reprend les codes de ces réalisateurs, elle n’a pas toute la symbolique qu’ils apportent dans leurs films, et si la série est visuellement magnifique, elle peut sembler un peu creuse. a-series-of-a50d.jpg« Quelle est cette phrase que disait Einstein ? Le sentiment de mystère est le plus beau qu’il nous soit donné d’éprouver » et le mystère fait malheureusement un peu défaut à la série par moments.
Après visionnage complet, cette première saison reste, malgré ses lacunes, prometteuse et divertissante. Si la réalisation n’est pas parfaite, on regardera les saisons suivantes pour le jeu des acteurs et la diversité du casting, les situations cocasses et l’humour noir.

Avis d’une personne n’ayant jamais lu les livres :

Grande dévoreuse de séries, j’ai ajouté les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire à ma liste par amour pour Neil Patrick Harris. L’histoire est originale, et les personnages forts attachants, avec tous des caractéristiques propres qui les rendent exceptionnels. L’usage d’un narrateur expliquant les mots compliqués et restituant l’histoire est très originale, et fort appréciable. La série prend bien son temps, ce qui nous permet de bien nous impliquer dans l’histoire, de comprendre ses tenants et aboutissants, et surtout d’apprécier chacun des personnages qui font la force de cette série.

J’aime beaucoup la trame narrative sur le mystère des parents, et toute la symbolique de l’œil reprise dans les décors et accessoires, tel le symbole des reliques de la Mort. Les éléments sont distillés dans les épisodes mais c’est pourtant ce qui m’accroche le plus. Cependant, je suis moins fan de l’intrigue répétitive : le comte Olaf met les enfants en danger, ceux-ci déjouent ses plans, ils déménagent… C’est très vite lassant.

Le cynisme me plaît énormément, dans le comte Olaf mais aussi par le regard moqueur et amusé que porte la caméra sur les personnages, qui sont tous caricaturaux. Cela fait encore plus ressortir les enfants, seuls personnages sensés de l’histoire. J’aime beaucoup la morale : comme dans Harry Potter, c’est bien souvent les plus jeunes qui font preuve de lucidité et de réflexion. Et j’apprécie beaucoup une œuvre qui montre toute la force de la jeunesse et ridiculise les adultes qui se montrent sérieux et responsables mais sont loin de l’être.

Avis d’une personne ayant lu les livres :

Ayant adoré les livres enfant, j’attendais (très) (trop) impatiemment la sortie de la série. Après la joie de la voir sortir un vendredi 13 vient donc le moment de vérité. Les teasers diffusés au compte-goutte par Netflix nous donnaient déjà à voir l’esthétique soignée et onirique qu’on peut voir dès le premier épisode, mon attente n’a donc pas été déçue sur ce point.

Cela dit j’ai été assez surprise du manque de noirceur de la série, qui me semble bien trop adoucie et gentille. Certes Netflix a voulu faire une série tout public, qui puisse convenir aux enfants. Mais les livres de Daniel Handler (nom de code Lemony Snicket) étaient également pour les enfants (je les ai commencés vers l’âge de 9 ans), et recelaient une mélancolie, une méchanceté, et un mystère bien plus poignants.
J’ai été complètement convaincue par le jeu de Neil Patrick Harris qui devait tout de même, rappelons-le, succéder à Jim Carrey dans le film de 2004. Plus encore que la transformation physique assez réussie, l’acteur parvient à injecter une touche plus décalée dans le personnage, qui correspond assez à la vision qu’on peut s’en faire dans les livres.

Encore une fois, je regrette que l’affaiblissement du côté dramatique et tragique de la série fasse passer le reste de la troupe pour de gentils nigauds assez inoffensifs. On les trouve trop sympathiques, alors que la violence des livres tient aussi à celle qu’ils incarnent : un danger réel, bien loin des gentils méchants qu’on peut voir ici, à la « casseurs flotteurs » dans Maman j’ai raté l’avion.
Petite différence entre la série et les livres que j’ai apprécié : le fait qu’on donne rapidement des indices très concrets sur le sort des parents et une intrigue plus large. Si dans une série de livres on peut prendre son temps, dans une série télévisée, il est nécessaire d’en donner un peu plus pour donner envie de voir le prochain épisode, c’est donc, je pense, un choix judicieux. La structure même de la série permet à chaque tome de se développer sur deux épisodes, en laissant derrière des indices à même de surprendre aussi parfois les lecteurs de la première heure de la saga.
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Vous en voulez plus ?

Bien évidemment, lisez les livres !

Si vous n’avez pas vu le film sorti en 2004, vous pourrez toujours y jetez un œil (il ne comprend que les tomes 1, 2, et 3).

Si vous avez aimé le comique absurde et la prestation de Neil Patrick Harris en tant que comte Olaf, courrez voir la mini comédie musicale Dr. Horrible’s Sing-Along Blog, disponible sur Youtube. C’est l’histoire d’un méchant (Neil Patrick Harris) mettant au point un acte de pure méchanceté pour rejoindre la Maléfique Ligue du Mal. Malheureusement, il est ralenti dans sa course par ses sentiments envers une voisine (Felicia Day) et par le super héro Captain Hammer (Nathan Fillon).

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