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Amazon commente le Conte des Trois Frères

[Sommaire du Dossier sur les Contes de Beedle le Barde ]

Beedle_Barde3.jpgQuatre jours après avoir acheté les « Contes de Beedle le Barde », Amazon a mis en ligne un résumé commenté du cinquième conte, celui des Trois Frères, lu par Hermione dans Harry Potter et les Reliques de la Mort. Les résumés des quatre autres sont déjà disponibles :

 Le Sorcier et la Marmite Sauteuse

 La Fontaine de Bonne Fortune

 Le Cœur poilu du sorcier

 Lapina la Babille et sa Souche qui gloussait

Voici les commentaires d’Amazon. Attention ! Ce résumé comporte des révélations sur le tome 7 !

Si, comme nous, votre première lecture du « Conte des Trois Frères » s’est faite à toute vitesse, en route pour la fin de toutes les fins, alors vous avez raté un sacré conte, digne des meilleures fables d’Ésope. Heureusement pour vous, vous pouvez ouvrir votre exemplaire de Harry Potter et les Reliques de la Mort au chapitre 21 et le relire quand vous voulez. Si vous n’avez pas encore terminé le dernier tome de la série Harry Potter (auquel cas un véritable festin vous attend !), mieux vaut que vous ne lisiez pas ce commentaire… pour l’instant. Prenez le temps de lire le conte dans son contexte d’abord. Vous ne serez pas déçu.

Trois crânes montrent leurs dents et observent le lecteur depuis le haut du dernier des cinq contes (ce que nous aimerions qu’il y en ait des dizaines d’autres…). Le crâne du milieu a un symbole gravé sur le front : une ligne verticale dans un cercle, le tout dans un triangle. En bas de la page se trouve un bout de tissu ; sur le tissu, une baguette (qui émet un jet d’étincelles tourbillonnantes) et quelque chose qui ressemble à une petite pierre.

Ce conte donne froid dans le dos. L’histoire de ces trois frères, de ces trois choix, de ces trois destins doit être lue à haute voix. En fait, notre première rencontre avec les trois frères est quand Hermione lit le conte à Harry et Ron (et Xenophilius). Trois frères voyagent sur une route déserte au « crépuscule » (minuit, selon la version de Mrs. Weasley) et arrivent à une rivière trop dangereuse pour être traversée. Comme ils connaissent bien l’art de la magie, ils créent un pont d’un mouvement de baguette. Au milieu du pont, une « silouhette encapuchonnée » les arrête. La Mort est en colère et dit aux frères (dans un passage comique des Reliques, Harry interrompt l’histoire ici en demandant « Excuse-moi ? La Mort leur parla ? ») qu’ils l’ont privée de « nouvelles victimes » : normalement, les gens se noient dans la rivière. Mais la Mort est habile et offre à chacun une récompense pour les féliciter d’avoir réussi à lui échapper (signalons pour ceux qui aiment les détails que notre exemplaire utilise le mot « escape » et pas « evade », qu’on trouve dans le tome 7 [les deux mots se traduisent par « échapper » en français]). Nos contes de fées préférés ont toujours une trame à la « choisissez votre destin » : un seul choix nous en apprend beaucoup sur un personnage et les meilleures histoires, comme celle-ci, nous mènent loin de ce à quoi on s’attend.

Le frère aîné, « qui aimait les combats », demande la baguette la plus puissante jamais créée, une baguette qui garantirait toujours la victoire à son propriétaire, digne d’un sorcier qui a « vaincu la Mort ». La Mort crée la baguette (fatidique) à partir d’un « Sureau » (avec une majuscule dans notre exemplaire) et la donne au frère querelleur et vantard. Le deuxième frère, un « homme arrogant », décide d’humilier la Mort encore davantage et lui demande le pouvoir de rappeler les morts à la vie. La Mort ramasse une pierre par terre et dit au frère qu’elle a le pouvoir de ressusciter les morts. Le plus jeune des frères, le plus humble et le plus sage des trois, « n’a pas confiance en la Mort », alors il lui demande quelque chose qui lui permettra de partir « sans que la Mort ne le suive ». Se rendant compte qu’elle a peut-être trouvé plus malin qu’elle, la Mort lui tend « sa propre » cape d’invisibilité « avec beaucoup de mauvaise grâce » (et non « à contrecœur » comme dans le tome 7). Le choix de chacun des frères en révèle tant sur ses motivations : l’aîné veut la Baguette de Sureau pour être plus puissant que tous ; le deuxième veut avoir du pouvoir sur la Mort ; le plus jeune veut être en sécurité lorsqu’il laissera la Mort derrière lui.

Finalement, les frères prennent leurs présents et partent chacun de son côté, vers des destins différents. Le premier voyage jusqu’à « un certain village » (« lointain » dans le tome 7) et retrouve un sorcier contre lequel il s’était battu, pour le défier en duel – un duel « qu’il ne pourrait que gagner ». Après avoir tué son ennemi, il va se coucher dans une auberge où il se vante d’avoir arraché la baguette « à la Mort en personne » et d’être tout-puissant. Cette nuit-là, un sorcier s’approche silencieusement du frère aîné et lui vole la baguette, sans oublier de lui trancher la gorge « pour faire bonne mesure ». Le refrain obsédant dans lequel Rowling dit « ainsi la Mort prit-elle le premier des trois frères » ancre l’histoire dans les eaux des récits édifiants tout en nous apprenant que la mort est inévitable. Un des messages les plus importants de ce conte, et de frère en particulier, est la notion qu’il faut employer son pouvoir à bon escient (un conseil que Rowling a clairement suivi).

Le deuxième frère rentre dans sa maison vide. Il tourne la pierre dans sa main « plus de trois fois » (le texte du tome 7 se limite à « trois fois ») et l’utilise pour « rappeler les Morts » (avec une majuscule dans notre exemplaire). À sa plus grande joie, il voit revenir la jeune fille qu’il voulait épouser, mais elle est « silencieuse et froide » (« triste » dans le tome 7) et souffre parce qu’elle n’appartient plus « au monde des mortels ». Désespéré et « rendu fou par un désir sans espoir », le deuxième frère se suicide afin de pouvoir la rejoindre, et la Mort récupère ainsi sa deuxième victime.

Le plus jeune frère utilise la « Cape d’Invisibilité » (même ceux d’entre vous qui n’ont pas encore lu le tome 7 devraient se rendre compte que c’est peut-être plus qu’un conte) pour se dissimuler de la Mort, jusqu’à ce qu’il atteigne « un très grand âge ». Il l’ôte alors et l’offre à son fils, puis accueille la Mort « avec joie », « comme une vieille amie » avec qui il quitte « cette vie ». Quelle fin satisfaisante. Ce conte est frappant même à la seconde lecture. Simple, puissant et poignant. « Le Conte des Trois Frères » introduit des théories sur l’usage et l’abus de pouvoir (un thème fortement présent dans la saga) et fait partager un message important sur la vie et la mort. De bien des façons, ce conte apporte un nouvel éclairage à Harry Potter et les Reliques de la Mort (les curieux devraient relire le chapitre 35, « King’s Cross », et en discuter). L’aspect que nous préférons est mis en avant par le message que Dumbledore lui-même transmet à Harry, comme quoi il faut accepter la Mort et profiter de la vie : « N’aie pas pitié des morts, Harry. Aie plutôt pitié des vivants et surtout de ceux qui vivent sans amour ». Le frère benjamin n’a pas essayé de tromper la Mort et n’a pas utilisé ses pouvoirs pour faire du mal aux autres ; à la place, il a utilisé son présent pour vivre simplement et sans crainte de la Mort. Ainsi, à la fin d’une vie longue et heureuse, il a pu quitter ce monde de son plein gré.

Ces contes sont les vecteurs d’un message puissant sans être jamais sermonneurs ni ouvertement didactiques, ce qui témoigne du talent de Rowling (c’est d’autant plus vrai pour ses livres, ce qui est un des éléments qui les mettent à part). Les Contes de Beedle le Barde transmettent plusieurs des leçons qu’on trouve dans la saga Harry Potter et les histoires renvoient à l’avertissement de Dumbledore sur le choix « entre le bien et la facilité ». Qu’elle nous mette en garde contre l’arrogance et la cupidité, qu’elle révèle les responsabilités qui viennent avec un grand pouvoir, ou qu’elle chante les louanges de l’amour et de la confiance en soi, l’imagination sans borne de Rowling et son talent d’écrivain poussent ses fans fidèles (jeunes et vieux) à en demander toujours plus, impatients qu’ils sont d’entendre la leçon suivante.

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